Algérie

178ème Anniversaire De L'allégeance À L'émir Abdelkader Mascara Se Remémore L’événement De La "Maubayaâ"



178ème Anniversaire De L'allégeance À L'émir Abdelkader Mascara Se Remémore L’événement De La
La wilaya de Mascara a célébré, ce samedi ; le 178ème anniversaire de la première allégeance faite à l'Emir Abdelkader, chef de la résistance populaire contre le colonisateur français, coïncidant avec le 27 novembre de chaque année.
La cérémonie de commémoration de cet événement s'est déroulée en présence de Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République, du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaissa, du secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, du secrétaire général de l'Organisation nationale des enfants de chouhada (ONEC), Tayeb El Houari, et des autorités locales. Des arbustes de la même espèce ont été plantés, à l'occasion, au site historique de l'arbre "Derdara", situé dans la daïra de Ghriss (20 km de Mascara) et qui a connu l'événement de la "Moubayaâ" le 27 novembre 1832. Abdelaziz Belkhadem a fait l'éloge, à l'occasion de cet important événement dans l'histoire du pays, des qualités et œuvres du fondateur de l'Etat algérien moderne, tout en mettant l'accent sur l'importance de collecter les différents documents, mémoires et photos relatifs à la vie de l'Emir Abdelkader en tant que penseur et dirigeant, afin d'être une référence pour les générations futures. Le programme des festivités commémoratives au 178ème anniversaire de la première allégeance comporte la tenue d'une exposition à la maison de la culture "Abi Ras En-Naciri" de Mascara, la projection d'un film documentaire réalisé par la direction de la culture, mettant en exergue la personnalité de l'Emir Abdelkader, l'organisation d'une série de conférences sur l'histoire du fondateur de l'Etat algérien moderne et des récitals poétiques.


Le fondateur de l'Etat algérien : "capable de zèle et de foi"
"Si j'ai accepté le pouvoir, c'est pour avoir le droit de marcher le premier et de vous conduire dans les combats pour la cause et, au nom de Dieu. J'y suis prêt, tout comme je suis prêt à me ranger sous la loi de tout autre chef que vous juger plus digne et plus apte que moi au commandement. Il lui suffira de prendre en main la cause de notre foi...Nous avons assumé cette lourde charge dans l'espoir que nous pourrions être le moyen d'unir la grande communauté des musulmans, d'éteindre leurs querelles intestines, d'apporter une sécurité générale à tous les habitants de ce pays, de mettre fin à tous les actes illégaux perpétrés par les fauteurs de désordre contre les honnêtes gens, de refouler et battre l'ennemi qui envahit notre patrie dans le dessin de nous faire passer sous son joug"
(Extrait du discours d'investiture de l'Emir).
Il y a 178 ans, le 27 novembre 1832, les tribus "H'chem", rassemblées à Khessibia, prés de Ghriss (Mascara), proclamèrent, sous le légendaire arbre, un frêne, surnommé « Derdara », le jeune Abdelkader, Emir, pour diriger la résistance contre l'armée d'occupation. Pour l'histoire, Abdelkader est le troisième fils de Hadj Mohieddine et de Zohra Bendherba. Son père était "moqaddem" de la confrérie « qadiria », fondée au 11ème siècle à Baghdad (Irak), par Sidi Abdelkader El-Djilani, né en 1075 dans le Djilan (Iran) et mort à Baghdad en 1166. Dés son jeune âge, Abdelkader apprend le Coran. Il s'initie aux mathématiques, à la géographie et à l'histoire. Cependant, il montrait beaucoup de dispositions pour la lecture des œuvres d'Ibn Arabi. En 1822, son père l'envoya à Oran pour poursuivre ses études sous la conduite du cadi Sidi Ahmed BenKhodja. A l'âge de 21 ans, le jeune Abdelkader accompagnera son père au pèlerinage à la Mecque et à Médine et poursuivirent leur voyage jusqu'en Syrie. De retour à Mascara, Hadj Mohieddine proclama le "Djihad" le 27 avril 1832, en attaquant la garnison française le 4 mai de la même année, devant les portes d'Oran. Il est utile de rappeler que la ville d'Oran fut livrée l'armée coloniale le 4 janvier 1831, par le Bey Hassan, sans aucune résistance. Abdelkader, avait 24 ans, quand il se distingua dans la bataille de Kheng Ennitah (Karguentah et d'autres affrontements contre les troupes françaises d'occupation. "A cette époque, l'Oranie était en proie aux intrigues, convoitises et trahisons qui entretenaient un climat d'insécurité généralisé, nous rappelle l'historien Saddek Benkada, chercheur au CRASC et membre de la Société de Géographie et d'Archéologie d'Oran, en précisant que les populations des différentes tribus cherchaient vainement un chef respecte pour rétablir l'ordre et rassembler les énergies afin de mener la lutte contre l'armée ennemie".
Dés lors, juste après son investiture, l'Emir, soucieux d'améliorer les conditions de vie des populations et rétablir la confiance, fit entreprendre une série de réformes, parmi lesquelles l'allégement du système fiscal hérité du beylicat ottoman, l'instauration d'une monnaie nationale et la réorganisation du corps judiciaire. Pour le président de la Fondation Emir Abdelkader, Si Mohamed Boutaleb, quel meilleur hommage pouvons-nous lui rendre que cette description que nous fait de lui Louis Veuillot, secrétaire du général Bugeaud, principal adversaire de l'Emir et initiateur de la politique de la terre brûlée en Algérie, bien avant la sinistre OAS, en 1961 : "C'est un adversaire redoutable. Il symbolise toutes les forces que l'Algérie nous oppose ; il est en toute chose, le premier parmi ses compatriotes, le meilleur cavalier, le guerrier le plus habile, le plus savant docteur, le politique le plus délié, le prédicateur le plus éloquent, le musulman le plus pieux, le seul organisateur. Nul plus que lui n'était capable de zèle et de foi".
Dans un hommage appuyé, le Président Abdelaziz Bouteflika relève dans le N°6 de la revue "Itinéraires", éditée par la Fondation : "Plus prés de nous encore, dans la deuxième moitié du 19éme siècle, un autre exemple de tolérance et d'humanité a été donné par l'Emir Abdelkader. Qui ne connaît pas l'Emir ? Même en Amérique, un village porte son nom en hommage à sa grandeur d'âme, à son esprit chevaleresque. Le poète français Arthur Rimbaud lui consacre un poème de jeunesse sous le titre : "Abdelkader, fils de Jugurtha". En 1860, alors qu'il résidait à Damas, l'Emir Abdelkader plaça sous sa protection et celle de ses compagnons d'exil 12.000 Chrétiens menacés d'une mort certaine par les Musulmans...Les grandes puissances d'alors lui en témoignèrent de la gratitude et de l'admiration et lui envoyèrent des messages de remerciements accompagnés de présents et des plus hautes décorations. La Russie lui décerna la Grande Croix de l'Aigle Blanc, la France le Cordon de Légion d'Honneur, la Prusse la Grande Croix de l'Aigle Noir, la Grèce la Grande Croix du Sauveur, la Turquie le Médjdié de 1ère Classe, le Pape l'Ordre de Pie IV, l'Angleterre lui offrit un fusil à deux canons superbement incrusté d'or et l'Amérique une paire de pistolet".
Enfin, le président de la section d'Oran de la Fondation Emir Abdelkader, le docteur Chamyl Boutaleb, expliquera que "l'Emir mènera en homme d'Etat, une opposition farouche, durant dix-sept ans, à la plus grande aventure coloniale. Ainsi, il organisera le territoire national en inscrivant sur le sol de la patrie qu'il défend, les traces matérielles de son action. C'est un homme d'Etat qui fait fonctionner une administration nouvelle et moderne et qui entretient des relations diplomatiques avec les puissances étrangères. Enfin, en habile stratège, il organise l'armée et dirige les combats à la tête de ses troupes. Poète et savant théologien, il fixe par écrit sa vision du monde tout en restant un homme moderne et fier de son passé".




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