Réunis à l'occasion de la commémoration des massacres du 17 octobre 1961, sur le pont Saint-Michel, où des dizaines d'Algériens ont été jetés dans la Seine par la police française, les manifestants, universitaires, historiens, militants des droits de l'homme, membres associatifs, syndicalistes, élus locaux et des membres de la communauté algérienne ont réclamé "vérité et justice sur les tueries d'Algériens venus exprimer pacifiquement leur refus au couvre-feu qui leur était imposé".Les intervenants lors de ce rassemblement ont rappelé que les manifestants algériens défendaient leur droit à l'égalité, leur droit à l'indépendance et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
A cet effet, ils ont demandé d'ériger une nouvelle stèle visible à "la mémoire des victimes de l'irréparable".
Le politologue Olivier Le Cour Grandmaison a insisté sur le fait que "les dispositions juridiques appliquées contre les Algériens durant la colonisation était d'essence raciste et le sont même en vigueur actuellement dans le cadre de l'état d'urgence où seul les Maghrébins et Africains sont concernés, selon le facies".
Il a rappelé que le président Emmanuel Macron a été destinataire de deux correspondances dans lesquelles il lui est demandé de reconnaître la responsabilité de l'Etat sur les crimes coloniaux et de masse.
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"A ce jour, a-t-il indiqué, il n'y a eu aucune réponse de la présidence française dont ses services n'ont même pas accusé réception de ces lettres", relevant que Macron est dans la même politique de ses prédécesseurs vis-à-vis de la question mémorielle.
Le militant antiraciste, anticolonialiste, de la mémoire, Henri Pouillot, présent au rassemblement, a demandé de ne pas baisser les bras et continuer à militer jusqu'à la reconnaissance de l'Etat français de tous les crimes coloniaux et de masse commis pendant la colonisation.
Une représentante de la Ligue française des droits de l'homme (LDH) a souligné dans son intervention que les responsabilités du massacre du 17 octobre 1961 "étaient partagées à plusieurs niveaux de l'Etat". Pour elle, "l'Etat français doit reconnaître ces crimes qui sont également des crimes contre la mémoire et contre l'histoire".
Ce rassemblement a été organisé par le Collectif du 17 octobre 1961 avec le concours de plusieurs associations qui militent pour la reconnaissance des crimes coloniaux comme 4 ACG (Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre), 17 octobre 61 contre l'oubli, ACCA (Association Contre le Colonialisme Aujourd'hui), Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons, Comité Vérité et Justice pour Charonne, Fondation Frantz Fanon, LDH (Ligue des Droits de l'Homme) et le MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l'amitié entre les peuples), etc.
Des organisations syndicales ont également participé à ce rassemblement, notamment la CNT (Confédération Nationale du Travail) et l'URIF-CGT (Union Régionale Ile de France de la CGT), ainsi que des partis politiques comme Alternative Libertaire, EELV (Europe Ecologie les Verts), Ensemble, PCF (Parti Communiste Français), PG (Parti de Gauche).
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Posté Le : 18/10/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz