Algérie

17 octobre 1961 : Un lieu de mémoire en Seine-Saint-Denis



17 octobre 1961 : Un lieu de mémoire en Seine-Saint-Denis
Des dizaines d'associations, réunies en collectif ou agissant isolément, manifesteront aujourd'hui dans des dizaines de villes pour rappeler le massacre d'Algériens le 17 octobre 1961 à Paris.Les défenseurs de la mémoire ont toujours demandé que soit enfin créé un lieu de recueillement, en hommage aux victimes du 17 Octobre 1961, tel que souhaité dans la proposition de résolution votée par le Sénat (à majorité socialiste) le 22 octobre 2012, qui reconnaissait, d'autre part : «considérant les travaux historiques et scientifiques», «la réalité des violences et meurtres commis à l'encontre de ressortissants algériens à Paris et dans ses environs lors de la manifestation du 17 octobre 1961».
Cette proposition, initiée par le groupe communiste du Sénat, n'a jamais dépassé ce stade du vote. Et très vite la Chambre haute repassa à droite. Il semblerait pourtant que l'initiative soit à présent portée par une autre instance, le Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, dont le président, Stéphane Trousset, s'apprête à annoncer aujourd'hui à la Maison de la culture de Seine-Saint-Denis, à Bobigny, la création de ce lieu de mémoire du 17 Octobre 1961 dans cette commune de la banlieue parisienne.
L'annonce devrait intervenir, selon nos informations, en marge d'une table ronde de commémoration départementale de la répression de la manifestation algérienne de 1961 avec des interventions d'historiens et la projection d'un film. Stéphane Trousset indique dans l'invitation à cette soirée du souvenir que «la transmission, l'éducation, la mémoire sont essentielles, non pas seulement pour lutter contre l'oubli, mais pour construire ensemble un avenir commun sur le socle solide de connaissance d'une histoire assumée, respectée et partagée».
Une nouvelle plaque symbolique au pont Saint-Michel
Ce 17 octobre 1961, il y a 56 ans, des milliers d'Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, préfet de police de Paris, et le gouvernement. Des centaines perdirent la vie, victimes des forces de police. Le 17 octobre 2012 (peu avant le vote du Sénat), le président François Hollande avait fait un premier pas : «Le 17 octobre 1961, des Algériens, qui manifestaient pour le droit à l'indépendance, ont été tués lors d'une sanglante répression.
La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante-et-un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes.» Le collectif d'associations Vérité et justice regrette depuis que le terme de crime n'ait jamais été cité, ni dans ce texte ni par la suite. Il demande aujourd'hui «une parole claire aux autorités de la République».
A Paris, au pont Saint-Michel, une nouvelle plaque (non officielle) sera symboliquement dévoilée par le collectif avec l'inscription : «A la mémoire des centaines d'Algériens tués lors des manifestations pacifiques du 17 octobre 1961 par des policiers agissant sous l'autorité du préfet Maurice Papon. Reconnaissance de ce crime d'Etat.»


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