Algérie

17 Octobre 1961 : Le témoignage d'un manifestant marginalisé



Dda Belkacem est né dans le village d’Iâyaten, dans la commune de Souk-Ouffela (Chemini), en 1942. Il y grandit et vit jusqu’à l’âge de 13 ans. Puis, il a rejoint la France pour poursuivre ses études. Ses projets annulés, il s’est mis à travailler au noir afin de gagner sa vie. En parallèle, il activait dans les rangs du FLN. Il a été en ce temps-là un messager qui transmettait des informations parmi les moudjahidine. Il ramassait également les cotisations des Algériens résidants en France pour le compte du FLN. «La veille de 17 Octobre, nous savions tous qu’il y aurait grève le lendemain» raconte Dda Belkacem. «A 8 heures du matin, tout le monde étaient au rendez-vous, au boulevard Montparnasse afin de hisser les couleurs nationales en criant haut et fort  Algérie Algérienne !» se souvient-il. «Après avoir reçu l’ordre d’ouvrir le feu sur la foule, les CRS ont fait tomber tous ceux qui étaient aux premières rangées» dit-il avec amertume. «Je continuais d’hisser mon drapeau, je ne voyais que l’indépendance entre mes yeux tout en m’avançant» poursuit notre interlocuteur. Et d’ajouter : «Il y avait une effroyable lutte corps à corps avec les CRS quand nous avons voulu traverser le pont de Saint Michel et ça a duré jusqu’à minuit». Dda Belkacem s’en est sorti avec une blessure de matraque à la tête lui causant un traumatisme crânien et des séquelles à vie. Il se réveilla à l’hôpital avant d’être emmené par des policiers dans un camp pour manifestants. Il sera relâché après 8 jours d’incarcération, pratiquement sans nourriture. Dda Belkacem Tamert est rentré en Algérie en 1964 et remet un dossier complet à un responsable du FLN qu’il a fréquenté en France sans qu’aucune nouvelle ne lui parvienne depuis. Père de sept enfants et retraité d’une imprimerie d’Etat, Dda Belkacem décide aujourd’hui de refaire son dossier et réclamer ses droits.
 


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