Algérie

17 nationalistes guillotinés en un mois



«Pendant la Bataille d'Alger, les exécutions vont aller crescendo avec un mois terrible, février 1957, avec pas moins de 17 guillotinés?Devant la radicalisation du gouvernement de Guy Mollet, certains ministres ont démissionné, comme Pierre Mendès France et Alain Savary. François Mitterrand est reste fidèle à un gouvernement qui torture, qui exécute.» «Le débat en France porte tout le temps sur la torture et jamais sur les exécutions capitales.
On ne connaissait pas les exécutés, à part Zabana.» (François Malye, co-auteur de François Mitterand et la guerre d'Algérie, à El Watan fin octobre 2010).
Revenons à la rencontre de samedi dernier animée par Benjamin Stora, qui a indiqué que Fernand Iveton était un militant politique très engagé, membre du parti communiste et de la CGT, inscrit dans une histoire familiale de la résistance, qui va très loin dans son engagement, lequel entraînera de fait une rupture avec la communauté européenne quand il s'affirmera Algérien et pour l'indépendance. «Alger était une ville européenne, fermée aux Algériens. Iveton décide de passer de l'autre côté.
C'est un acte très rare.» «Iveton veut participer à l'action armée avec son ami Henri Maillot. Les Européens engagés dans la lutte armée étaient peu nombreux. Daniel Timsit, devenu Européen par les décrets Crémieux est passé du côté du FLN.» «Le climat général à l'automne 1956 est à la logique de représailles.» Ce qui expliquerait la peine capitale à laquelle Iveton a été condamné.
La puissance coloniale voulait faire du cas Iveton un exemple dissuasif à l'encontre des Européens tentés de rejoindre le FLN. Par ailleurs, «l'espace libéral européen, sous les coups de boutoir des ultras va s'affaiblir».
Contrairement à l'affaire Audin (qui s'est produite à une autre période, a précisé Benjamin Stora), très tôt soutenue par les intellectuels en France et aussitôt médiatisée, Fernand Iveton n'a pas bénéficié des mêmes soutiens, y compris au sein du parti communiste français.
Ce n'est qu'après le rejet du pourvoi en cassation de la condamnation à la peine capitale à laquelle Fernand Iveton a été condamné, que le PCF désigne un avocat pour le défendre.
Alors que les communistes algériens se sont très tôt engagés dans le FLN, le ralliant officiellement, à titre individuel, dont Fernand Iveton en juillet 1956, le Parti communiste français ne se prononçait pas à ce moment pour l'indépendance, mais pour «la paix en Algérie», a également précisé Benjamin Stora.
Ce qui explique qu'il n'ait pas fait campagne pour le refus de l'exécution capitale de Fernand Iveton, mais un avocat communiste est venu par la suite l'accompagner jusqu'à la guillotine, a expliqué Benjamin Stora.
«En janvier 1956, Camus va à Alger pour proposer une trêve civile. Il est accueilli par les Européens avec hostilité, aux cris de ??Camus au poteau !''. Camus n'a jamais été pour l'indépendance, mais lorsqu'en 1959 de Gaulle se prononce pour l'autodétermination de l'Algérie et une association avec la France, Camus se rallie à ce projet», souligne Benjamin Stora.


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