Algérie

17 ans' Ça suffit!


17 ans' Ça suffit!
La décennie noire a fait que Chabira, le propriétaire d'un terrain légalement acquis, n'a cessé de courir à perdre haleine...Mohammed Chabira était, en 1994, un industriel faisant dans la fabrication du papier domestique. En 1994, c'était la décennie noire, rouge, bleue, celle de la détresse, de la désolation et surtout le parachutage de parasites et autres opportunistes.Chabira était intéressé par un lot d'extension aux côtés du terrain familial aux Eucalyptus (El Harrach). Il s'adressa à la DEC via le chef de daïra, les APC étant mises sous l'éteignoir.Le 6 février 1994, il bénéficia de 800 m2. C'était parti pour la construction d'un R+2 laissant le soin du gardiennage au frangin Rachid, salarié et donc plus libre. Les travaux allèrent bon train. En 1997, un certain Mohand Kaddour, chauffeur de son état, se présente chez Chabira exhibant un acte d'un jugement en civil ordonnant l'expulsion. Ce jugement ayant été décidé par défaut, Chabira ignorant toutes des démarches de celui qui le fera baver durant 17 ans «tout rond».«Dimanche, devant l'impériale Mériem Derrar, excellemment entourée de Abdelouche et Youssef Boukhorsi, Chabira était victime, entouré lui aussi de trois avocats, Maître Nassima Aïd, Maître Mounir Hakouma et Maître Youssef Chekirou, tous les trois motivés en vue de pousser la cour à maintenir le verdict prononcé par le tribunal d'El Harrach, où excellait la fameuse Bakhta. Nous étions à ce moment en 2004.A la cour d'Alger, deux années après, Kaddour fut relaxé pour faux et usage de faux. Chabira a dû aller à la cassation. Le retour eut lieu en 2013. Le verdict de la Cour suprême aura été d'aller vers une enquête complémentaire car le flou enveloppait ce dossier. Sur la trajectoire, Mameri, le procureur général a tenté de s'intéresser à ce dossier car il y a eu appel et puis cassation à l'époque, mais s'étant aperçu que Kaddour Mohamed, le prévenu s'était senti acculé devant tant d'évidence, il a préféré suivre de loin sans trop se casser les méninges. Même lorsque les avocats de Chabira avaient protesté lorsque Maître Dehimi avait été désigné comme étant le conseil de l'APC, il ne se mêlera pas...En ayant comme conseiller rapporteur Abdelouche Mériem Derrar, la juge qui entre dans le quart de siècle d'exercice de la magistrature sans se faire (encore) des cheveux blancs, gris ou argentés est sûre de dominer ce sujet de faux et usage de faux émanant de cet «oiseau» de Mohamed Kaddour, debout certes à la barre à la place de prévenu, mais prêt à se lâcher avec les deux années d'emprisonnement ferme, infligées par le tribunal d'El Harrach (cour d'Alger). Et le sujet est proprement miné.Imaginez un instant que ce coco a réussi, durant une dure et sanglante période à planter un faux document administratif né au siège de la commune des Eucaluptus (Alger) qui a vu des responsables égorgés, froidement assassinés mais pas les... archives! Heureusement que les employés et cadres de cette commune livrée à la barbarie terroriste avaient veillé sur la continuité de l'Etat, du pays, de l'Algérie.Ce sera d'ailleurs l'occasion pour Derrar d'étaler son talent, sa patience, sa classe et surtout son sang-froid devant les fougueuses plaidoiries des quatre avocats dont celui du prévenu Kaddour mal à l'aise avec ce boulet d'inculpation qui lui colle à la peau car le véritable propriétaire du fameux terrain Mohammed Chabira sait qu'il n'y a que la justice pour lui laisser son bien. Même durant les impairs des avocats piégés par le faux document né de la fraude, de la mauvaise foi, elles-mêmes enfantées par la terreur des années 1990, des périodes à oublier au plus vite.Et pour la victime Chabira, pour oublier ce qu'il endure depuis 17 ans, 17 sales années de courses d'un cabinet à un autre, d'El Harrach à la Cour suprême en passant par la cour d'Alger, de la rue Abane-Ramdane et de la place Emiliano-Zapata du Ruisseau. Chabira, en répondant à Mériem Derrar la magistrate, a su à qui il avait affaire ainsi qu'à ses deux conseillers qui ont largement participé aux débats en «soufflant» de pertinentes questions et surtout, surtout, la protestation polie de Maître Nassima Aïd qui avait balancé cette phrase à ajouter aux débats.«Madame la présidente, l'avocat du prévenu est celui de l'APC des Eucalyptus!» comme pour signifier que «le joueur étant Hmida et le marqueur Hmida».Les trois avocats, Maître Nassima Aïd, Maître Mounir Hakoumi et Maître Chekirou ont entamé une «samba» d'où il est apparu que le malheureux Chabira est certes une victime, mais pas une victime expiatoire car au moment où le terrorisme faisait rage, il avait pris le large ayant peur de laisser sa peau. «On en a profité pour le spolier» dira Maître Aïd qui n'a pas voulu trop agacer le trio de juges qui a saisi sans doute ce qui s'était réellement passé. Et ce qui s'est réellement passé, Mériem Derrar le sait pour avoir excellemment parcouru le dossier. Un dossier limpide. Il l'est si bien que Chabira est serein. Et si Maître Hakoumi et Maître Chekirou n'ont eu de cesse de briser les élans affectifs, émouvants de Maître Dehimi, l'avocat de l'adversaire de Chabira, Maître Nassima Aïd, elle, était tapie derrière ses confrères avant de surgir, sortir la tête de l'eau et s'adonner à un véritable carrousel comme elle seule, est capable d'en offrir à la cour dont la présidente avait une mine réjouie, sereine, calme, un régal de magistrate professionnelle qui éloigne de notre esprit ces hideuses images incrustées dans notre crâne qui mettent en exergue des juges peureux, lâches, prêts à jeter l'éponge au moindre incident. Et lorsqu'elle lèvera les débats en demandant juste avant à Chabira de cesser de parler en même temps que son avocate, une fraîcheur à faire rougir avait marqué la face de Derrar qui décida d'examiner le dossier sous quinzaine.


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