Algérie

168 médecins sont décédés du Covid-19



Le secteur de la santé a déploré la perte de 168 médecins depuis le début de la pandémie de Covid-19. C'est ce lourd bilan qu'a annoncé, hier mardi, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, lors d'une cérémonie organisée à l'hôtel Saint-George, en hommage au personnel soignant qui est au premier rang de la lutte contre ce virus. Des attestations d'hommage ont été remises à cette occasion aux familles et aux proches des médecins emportés par la Covid-19.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Abderrahmane Benbouzid a également indiqué qu'outre ces décès, plus de 13 000 soignants ont été affectés par la Covid-19 depuis le déclenchement de cette pandémie mondiale. Dans un mot adressé à l'assistance, composée essentiellement des membres de la famille médicale, le professeur Benbouzid a rappelé « qu'aucun hommage ne pourra être à la hauteur du dévouement des soignants qui continuent en ce moment même de se sacrifier dans les couloirs des hôpitaux ». Il a assuré que l'Etat est bien conscient des sacrifices faits par les blouses blanches. Preuve en est : « Nous avons mis à la disposition de cette corporation tous les moyens nécessaires », a-t-il souligné.
Abderrahmane Benbouzid a relevé dans ce registre que le décret présidentiel n°20-79 du 31 mars 2020 prévoit d'octroyer une prime exceptionnelle de la Covid pour les soignants, « comme ordonné par le chef de l'Etat », soulignera-t-il. Rendant un vibrant hommage à toutes les victimes de la Covid-19 et particulièrement au corps médical, le président de la Société de médecine générale (SMG) a illustré en chiffres l'étendue des pertes causées par la pandémie. Il a ainsi fait part du décès de 168 soignants. « Nous avons eu à recenser : 11 chirurgiens-dentistes, 13 pharmaciens, 144 médecins dont 58 libéraux et 30 relevant de la santé publique, et enfin 39 médecins spécialistes. »
Cette liste macabre est appelée à s'allonger, puisque « la Covid continue de contaminer le corps soignant ». Il estime que ces « soignants partis hélas trop tôt, à la fleur de l'âge pour certains et dans l'exercice de leurs fonctions, méritent à plus d'un titre cet hommage si ce n'est plus ».
Le président de la SMG a soutenu que la liste macabre de ces victimes démontre à quel point cette pandémie a été brutale et violente. Ce dernier a, par ailleurs, réclamé aux instances publiques, au nom de son organisation, que l'on pérennise la mémoire de ces « héros en blouses blanches », et ce, à travers, notamment, la construction d'un mémorial au niveau du siège du ministère de la Santé, ainsi qu'au niveau des grands hôpitaux tels que le CHU Mustapha-Pacha d'Alger. Il appelle aussi à rebaptiser des cliniques, des centres de santé du nom des médecins décédés qui exerçaient dans ces régions.
Enfin, le SMG attend que « les pouvoirs publics engagent des actions visant à venir en aide aux familles des médecins victimes de la Covid-19. En sachant que 60% des médecins décédés exerçaient à titre libéral, laissant ainsi leurs familles sans ressources et dans le meilleur des cas, avec une retraite ne dépassant pas les 30 000 DA ».
Lors de cette cérémonie, quelques proches des soignants ayant connu un triste sort à cause de la pandémie ont reçu des attestations d'hommage distribuées par des acteurs du secteur de la santé. On citera, à titre d'exemple, Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), ou encore le président du Syndicat national des médecins spécialistes, le professeur Mohamed Yousfi.
M. Z


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