Le président du Kazakhstan a décrété le 10 janvier jour de deuil national pour les victimes des émeutes. Pendant ce temps, le bilan des victimes de ces violentes manifestations est de 164 morts et de plus d'un millier de manifestants blessés, alors que, selon les médias, 6 000 personnes ont été arrêtées.La répression bat son plein au Kazakhstan, où les autorités ont annoncé hier l'arrestation de près de 6 000 personnes en lien avec les émeutes meurtrières qui ont secoué cette semaine le pays. Au total, 5 800 personnes, "dont un nombre conséquent de ressortissants étrangers", ont été interpellées dans le cadre de 125 enquêtes distinctes, a indiqué la présidence du Kazakhstan dans un communiqué, sans donner plus de précision. "La situation est stabilisée dans toutes les régions du pays", même si les forces de sécurité mènent encore des opérations de "nettoyage", a ajouté la même source, à l'issue d'une réunion de crise avec le président Kassym-
Jomart Tokaïev.
Selon le ministère kazakh de l'Intérieur cité hier par les médias locaux, le préjudice matériel causé par les violences a été initialement évalué à environ 175 millions d'euros. Plus de 100 commerces et banques ont été pillés et plus de 400 véhicules détruits, selon la même source. Le Kazakhstan avait annoncé samedi l'arrestation de l'ex-directeur des services de renseignements Karim Massimov, première personnalité majeure interpellée, pour des soupçons de "haute trahison". Signe d'un timide retour à la normale, une trentaine de supermarchés ont rouvert leurs portes à Almaty hier, ont rapporté les médias, alors que la population s'inquiète de pénuries.
Mais Almaty portait toujours les stigmates de ces jours de violence, avec des façades d'immeubles noircies par les flammes et des carcasses de voitures brûlées jonchant les rues. L'aéroport d'Almaty, qui devait rouvrir aujourd'hui, restera finalement fermé "jusqu'à ce que la situation se stabilise", ont déclaré hier les autorités. Selon le bilan des autorités, 26 "criminels armés" avaient été tués et plus d'un millier de manifestants blessés, les forces de l'ordre faisant état, selon un nouveau bilan hier, de 16 tués et de plus de 1 300 blessés dans leurs rangs.
La crise au Kazakhstan a aussi donné lieu à des tensions entre la Russie et les Etats-Unis, dans un contexte de crispations croissantes entre ces deux puissances. Moscou a déployé des troupes dans le pays d'Asie centrale dans le cadre d'un contingent multinational de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), à l'appel de M. Tokaïev. Les Etats-Unis ont estimé qu'il serait "très difficile" pour le Kazakhstan d'obtenir le départ des militaires russes, une critique que Moscou a qualifiée samedi de "grossière". "Cette question ne les regarde en rien", a balayé hier le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov.
Par ailleurs, le pape François a exprimé hier sa "douleur" pour les victimes des émeutes au Kazakhstan, appelant au "dialogue" pour retrouver la paix dans le pays. "J'ai appris avec douleur qu'il y a eu des victimes durant les manifestations qui se sont déroulées ces derniers jours au Kazakhstan. Je prie pour eux et les membres de leurs familles", a-t-il déclaré lors de sa traditionnelle prière hebdomadaire de l'Angélus place Saint-Pierre. Cependant, le président Tokaïev avait déjà tranché la question, considérant les émeutiers comme des criminels et des terroristes, et a ordonné à la police de tirer "pour tuer".
R. I./Agences
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Posté Le : 10/01/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Liberté
Source : www.liberte-algerie.com