L'interdiction d'importation de certains médicaments constitue une des causes de ces ruptures.
La décision a été prise sans assurer au préalable un dispositif réglementaire, en l'occurrence une structure de veille, pour assurer une disponibilité des matières premières chez les producteurs qui se sont engagés à fabriquer ces médicaments. Lors de notre enquête, nous avons constaté que certains produits sont en rupture de stock car des producteurs se sont tout simplement désengagés.
Pourquoi l'autorité de santé n'a-t-elle pas sanctionné les contrevenants et cherché des moyens pour parer à ces ruptures ' Aucune évaluation n'a été faite depuis la première liste, en 2008, réactualisée en 2011. Le retard pris pour la publication de cette liste a sérieusement compliqué la situation. Jusqu'au mois de juin, les opérateurs de la pharmacie, y compris les importateurs, ignoraient quels étaient les nouveaux produits interdits à l'importation. Il leur était donc difficile de lancer des programmes d'approvisionnement à l'aveuglette.
D'ailleurs, de nombreux fabricants se demandent sur quelles bases ces médicaments ne sont plus autorisés à l'importation et s'inquiètent de la détérioration du marché du médicament, fragilisé par des ruptures répétitives. Cette liste des médicaments interdits a été confectionnée sans mettre en place au préalable les mesures pour faire face à d'éventuels problèmes sur le terrain, tels que les ruptures de stocks. Elle compte 251 produits, toutes classes thérapeutiques confondues, et nombre d'entre eux sont actuellement en rupture, dont des génériques.
La nouvelle liste a été finalement expurgée de plusieurs produits. Sur les 358 médicaments interdits à l'importation en 2008, 160 ont bénéficié de la levée de l'interdiction pour atteindre aujourd'hui seulement 251 médicaments.
De nouvelles mesures ont été introduites dans l'arrêté de juin 2011. «Un médicament est interdit à l'importation lorsqu'il est fabriqué par au moins trois producteurs nationaux et couvre entièrement les besoins du pays. L'importation est autorisée à des tiers manquants lorsque la production nationale couvre le tiers ou les deux tiers des besoins.» Des mesures qui semblent être ignorées. Aucune évaluation n'a été entreprise pour justement situer la responsabilité de ces ruptures. Les produits cités dans l'échantillon, pourtant classés comme médicaments essentiels, dont certains ont été interdits à l'importation, ont fini par être ré-autorisés. Comment peut-on priver pendant des mois des Algériens de produits vitaux pour leur santé sans que les responsables de ces décisions ne soient jugés '
La politique du médicament menée jusque-là a malheureusement abouti à un échec. Et les malades sont les premières victimes.
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Posté Le : 19/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djamila Kourta
Source : www.elwatan.com