16 familles expulsées d'une ferme à Es-Sénia

La décision d'expulsion de 16 familles occupant depuis 40 ans la ferme Bahi Amar, située à l'entrée d'Es-Senia, a été exécutée, hier, en présence d'un huissier de justice. En majorité membres de l'exploitation agricole collective (EAC) créée en 1987, les occupants de quelques habitations datant de l'ère coloniale ou des logis avoisinants, nous ont précisé que cette exploitation, d'une superficie initiale de 26 ha, a été réduite après le désistement de certains bénéficiaires à 8 ha pour 6 exploitants. Ils rappellent que le premier différend les a opposés à la direction des services agricoles (DSA) en 2000 qui voulait à travers une décision administrative les expulser. Après une longue procédure judiciaire et le recours à la cour suprême, la décision d'expulsion a été annulée et par voie d'un huissier de justice, la DSA a été saisie par les membres de l'EAC pour la régularisation de leur situation en leur établissant des actes d'exploitation, et ce, en dépit d'un appel introduit par la DSA, mais qui n'a rien changé du fait que la première décision a été maintenue. Cela a été vérifié selon les termes contenus dans la grosse de jugement retirée en 2003. Selon M. Amari, l'un des occupants de l'exploitation, les 8 ha ont été attribués en 1999 à une autre personne qui a tenté de les expulser, mais qui n'a pu avoir gain de cause à travers le rejet prononcé par le tribunal d'Es-Senia. Mais contre toute attente, une autre décision d'expulsion a été prise en 2006 et hier, elle a été exécutée. Selon les occupants, ce qui les inquiète le plus c'est de se retrouver dans la rue, étant donné qu'aucune solution de relogement ne leur a été annoncée et qu'elle survient en pleine année scolaire avec plusieurs enfants devant se présenter à des examens. Ils reconnaissent également que cette expulsion était envisageable du fait que cette EAC, après avoir été grignotée de part et d'autre, se retrouve en plein tissu urbain du fait qu'elle se situe désormais entre l'IGMO et la coopérative édifiée sur une bonne partie de l'ex-ferme Bahi Amar. Hier, aux alentours des habitations, plusieurs agents des forces de l'ordre ont pris position pour assurer le bon déroulement de l'opération et aux dernières nouvelles, cette dernière s'est passée sans heurts et les familles avaient amassé leurs effets vers une destination encore inconnue, selon eux.