Sur plus de 13 400 détenus de 110 nationalités, actuellement incarcérés dans les prisons françaises, 16% sont des Algériens, affirme La Cimade, une association française de solidarité active avec les migrants, les réfugiés et les demandeurs d'asile.
Les Algériens représentent la plus importante nationalité après les Subsahariens classés premiers avec un taux de 19%. Ils sont plus importants que les Européens avec 13%, les Tunisiens 9%, les Marocains 7% et les Américains 4%. Ce décompte a été rendu public hier par La Cimade qui lance à l'occasion une action pour financer l'édition multilingue d'un livret détaillant les droits des personnes détenues qui leur sera distribué gratuitement. «Une partie des personnes étrangères en prison ne parle pas français. Il y a donc dans ce cas-là un isolement bien spécifique de la personne, qui s'ajoute à l'isolement carcéral.
Parfois nos bénévoles peuvent pallier ce problème, quand ils partagent une langue commune avec la personne détenue. Mais parfois non. Pour résoudre ces difficultés, nous avons la possibilité de faire intervenir des interprètes aux côtés des bénévoles Cimade. Malgré tout, rien n'est vraiment institué pour permettre à la personne de connaître ses droits et de les comprendre», explique La Cimade. Pour cette association, ce livret s'adresse à toute personne de nationalité étrangère en prison ne lisant, ne parlant pas le français. Il s'agit entre autres du droit de contacter son ambassade, la demande de titre de séjour, l'interdiction du territoire français, l'arrêté d'expulsion, l'assignation à résidence et la libération conditionnelle.
Le besoin s'est fait sentir lorsque les 120 bénévoles de La Cimade agréés et enregistrés comme «visiteurs de prison Cimade» ont recensé 10 000 détenus qui n'ont pas bénéficié d'un entretien pour un problème de langue. A ce sujet, l'association affirme que «la double peine existe encore en France. Les personnes étrangères sont doublement punies : une peine de prison et une expulsion à la sortie, alors même qu'elles ont de la famille, des attaches fortes en France, un état de santé qui nécessite une prise en charge qu'elles ne peuvent avoir dans leur pays d'origine. Certaines ne peuvent rentrer chez elles, dans un pays dévasté par la guerre ou parce que tout simplement elles n'y ont jamais vécu, ne connaissant pas la langue, n'ayant plus personne sur place».
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Posté Le : 05/12/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Fawzi Gaidi
Source : www.elwatan.com