Algérie

15e partie



Résumé : Farida était confuse par son comportement. Le propriétaire de la camionnette l'avait déroutée par son calme. En fin de journée, elle constate que Merouane avait tenté de la joindre et se félicite de n'avoir pas répondu à ses appels.
Enfin, elle éteint la lumière dans son bureau et prend son cartable et les clefs de son véhicule avant de quitter les lieux. Une demi-heure plus tard, elle arrive dans son quartier. On dirait que le mauvais temps avait incité les gens à se cloîtrer chez eux plus tôt qu'à leurs habitudes. D'ailleurs, elle avait été surprise de constater moins d'encombrements sur la route, et encore plus surprise de trouver une bonne place où garer son véhicule, une fois arrivée à destination.
Elle prend ses affaires et se hâte de se diriger vers son immeuble. Une ombre passe devant elle. Elle sursaute et relève les yeux. L'homme sourit.
-Pardon de vous avoir effrayée. Vous me reconnaissez, Madame '
Elle relève les yeux vers lui.
-Oui. Vous êtes le poissonnier du coin.
-Parfait.
Il lui tendit un panier plein de fruits de mer.
-Pour m'excuser de ma bévue de ce matin.
-Oh ! Mais... Vous ne devriez pas. C'est moi qui aurais à m'excuser pour mon comportement.
-S'il vous plaît, acceptez. Cela me confirmera que vous ne m'en voulez pas.
-Mais je vous assure que...
Il lui jette un regard plein de sollicitude.
-Sil vous plaît.
Elle n'eut d'autre choix alors que d'accepter. Elle prend le panier et remercie le jeune homme.
-C'est ma mère qui sera heureuse, elle adore le poisson.
-Je sais. Elle s'approvisionne régulièrement chez moi. Mon employé m'a précisé que vous êtes la fille de khalti Rosa. Franchement, si je m'y attendais !
Elle fronce les sourcils.
-Vous... vous voulez dire que vous avez du mal à croire que je suis la fille d'une telle femme !
-Franchement, c'est le cas. Je connais khalti Rosa depuis plusieurs années déjà. Elle a bien connu mon père, que Dieu ait son âme, mais je pensais qu'elle n'avait que deux filles.
Farida dépose son cartable au seuil de son immeuble et se retourne vers lui.
-Vous ne m'aviez pas connue parce que j'ai longtemps déserté le quartier pour faire des études ailleurs, puis comme vous voyez, je suis revenue.
-À la bonne heure.
Il sourit, et elle sentit son regard la détailler. Gênée, elle s'empresse de reprendre son cartable.
-Merci... Merci pour le poisson, et bonne soirée, monsieur.
-Mehdi.
-Merci, Mehdi.
-Tout le plaisir a été pour moi. Bonne soirée !

(À SUIVRE)
Y. H.


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