Algérie

15e partie



Résumé : Da Idir avoue à Mohamed que sa femme l'avait surpris en train de courtiser Louisa. Il lui proposera de l'épouser et de vivre définitivement au village. Le jeune homme est piégé.
Sa poitrine se gonfle tout d'un coup de fierté. Certes il aimait Louisa et était prêt à la prendre pour femme, mais il n'aimerait pas non plus garder ce statut d'étranger dans ce village qui ne reconnaît que les siens. Même si Da idir lui facilite les choses, il n'aimerait en aucun cas être cet intrus qu'on regardera de travers au premier débrayage.
- Tu veux que je te dise Mohamed, reprit Da Idir, en constatant les hésitations du jeune homme, je n'aimerais pas que tu te sentes obligé d'épouser Louisa parce qu'elle est ma fille.
- Ce n'est pas ça Da Idir... Louisa fera rêver le plus coriace des hommes et adoucira les c?urs des plus endurcis. Elle belle et bien éduquée, et celui qui l'épousera ne pourrait espérer un meilleur choix et pourra se considérer béni de Dieu.
- Alors où est le problème
Mohamed '
- C'est que, vois-tu Da Idir, je pense un peu à mon prochain.
- C'est bien mon fils. Penser à son prochain renseigne sur la sagesse de la personne. Toutefois si cela peut te rassurer, je n'attends pas d'un prétendent plus qu'il ne pourra posséder. Toi tu possèdes le courage, l'humilité et la bravoure. Tu es bien éduqué, et jusqu'à hier soir, personne n'a rien eu à te reprocher.
Mohamed se mordit les lèvres. Fallait-il que la mère de Louisa soit présente au moment où enfin il avait pu parler à la jeune fille ! Da Idir ne le laissera pas en paix, tant qu'il n'aura pas donné de réponse concrète.
- Je te remercie Da Idir pour toutes ces qualités que tu viens d'énumérer et qui me gonflent d'orgueil, bien que je ne sois pas un vaniteux. Mais en vérité, moi aussi j'ai mes tares et mes faiblesses. Sinon pourquoi aurais-je osé m'approcher de Louisa et lui parler à un moment où je ne devrais même pas être à la maison '
Da Idir esquisse un sourire :
- Tu reconnais donc tes torts jeune homme '
Bien sûr Da Idir. Je sais que j'ai fauté. Je suis prêt à corriger ma faute, à condition que tu me laisses réfléchir davantage à ma situation.
- Mais tout est clair devant toi Mohamed. Laisse-moi donc m'occuper de toutes les formalités requises, et si Dieu le veut, nous pourrons annoncer le mariage à la fin de la cueillette des olives.
- À la fin de la cueillette des olives ' Mais c'est dans quelques jours !
- Je sais. La cueillette des olives occupera les paysans pour un mois ou un mois et quinze jours tout au plus. Tu auras donc le temps de t'occuper des détails du mariage.
- Mais je ne possède encore rien. Il me faut plus de temps pour amasser la somme nécessaire à l'achat d'un terrain afin de construire une maison et verser la dot de la mariée.
Da Idir affiche une moue :
- Tu veux que je trépasse Mohamed avant de bercer les enfants de Louisa dans mes bras '
- Que Dieu t'accorde une longue vie Da Idir... Je veux seulement assurer un foyer digne à ta fille, afin qu'elle puisse vivre comme elle a toujours vécu chez son père.
Le vieil homme lui lance un regard attendri :
- Je sais que tu veux rendre Louisa heureuse, et cela me suffit. Je ne regrette pas d'avoir projeté de t'avoir pour gendre. Mohamed tu es mon fils. Tu es ce fils que la providence m'envoie au moment où je ne l'attendais plus. Pour cela, j'aimerais t'aider à bien démarrer dans la vie. Ecoute-moi bien, tu sais que je possède plusieurs lopins de terre éparpillés à travers tout le village. J'ai aussi la maison des "vieux"... Celle de mes parents et mes grands-parents que Dieu ait leurs âmes. Le jeu va s'avérer très simple si tu consens à récupérer ces terres fertiles qui donneront sûrement de bonnes récoltes dont nous pourrions tous bénéficier. En dehors de ça, tu pourras aussi remettre en état la vieille grande maison et je t'aiderais à l'aménager comme il se doit. Ainsi tu auras tous les atouts en main pour vivre heureux avec Louisa.
Bien entendu, ta mère pourra demeurer chez-moi si cela l'enchante. Néanmoins, je présume qu'elle va vouloir te suivre, ce qui me paraît logique. De ce fait, tu auras toute ta petite famille sous le même toit. Qu'en dis-tu Mohamed '
(À SUIVRE)
Y. H.


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