Algérie

1500 harraga ont péri en Méditerranée en 2011 Dans un rapport de l'ONG Human Rights Watch



La Méditerranée reflète de plus en plus l'image de ce charnier engloutissant dans ses méandres des centaines de cadavres ayant tenté la triste aventure de la harga. Ils sont en effet au nombre de 1500 émigrants clandestins (harraga) à avoir péri l'année écoulée, apprend-on dans un document publié jeudi par l'ONG Human Rights Watch (HRW).
L'organisation qui s'appuie sur des informations communiquées par le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) a aussi tenu à préciser que le même organisme onusien a qualifié l'année 2011 comme étant la plus meurtrière en termes de traversées clandestines de la Méditerranée depuis la côte africaine jusqu'au Vieux continent.
Les victimes sont de différentes nationalités. L'on retrouve des Algériens, des Tunisiens, des Libyens, ainsi que d'autres victimes issues des pays de l'Afrique subsaharienne.
Elles ont toutes en commun l'espoir d'une vie meilleure sous des cieux relativement cléments mais leur folle aventure de traverser la mer à bord d'embarcations de fortune tourne mal, pour se transformer en véritable drame. Toutefois, bien qu'il y ait autant de morts enregistrés en 2011 parmi les candidats potentiels à la harga, cela n'a pas empêché ce phénomène de sévir une fois de plus cette année.
Et pour cause, ce ne sont pas moins de 170 morts qui ont été recensés durant les six premiers mois de l'année en cours. Le cas le plus dramatique a sans doute été celui narré par un Erythréen, seul survivant d'un naufrage survenu en juillet dernier au large de la Méditerranée et dans lequel ont péri quelque 45 individus. L'organisation Human Rights Watch rappelle aussi que plus de 13 500 émigrants clandestins, notamment des femmes et des enfants, sont morts en Méditerranée depuis 1998.
Le fait que l'année écoulée soit la plus meurtrière est dû, selon la même source, aux «bouleversements politiques et les conflits armés en Afrique du Nord», qui ont créé «des circonstances particulières» favorisant le recours à la dangereuse traversée de la Méditerranée.
L'organisation HRW souligne en outre dans son rapport que les opérations de sauvetage en Méditerranée sont entravées par «le manque de coordination, de litiges sur la responsabilité, de mesures dissuadant les navires commerciaux de mener des sauvetages et mettant l'accent sur la police des frontières».
L'ONG a aussi cité ce qu'elle a qualifié d'exemple le plus notoire d'échec des opérations de sauvetage, qui a eu lieu en avril 2011. Il s'agit «d'un bateau migrant en panne avec 72 personnes à bord fuyant la Libye et qui a dérivé pendant deux semaines en Méditerranée, à une époque où la région était fortement patrouillée par les forces de l'Otan et sillonnée par des navires commerciaux.
Au moment où le bateau, après avoir dérivé a fini par accoster de nouveau sur les côtes libyennes, 61 personnes avaient péri.
Deux autres sont mortes après leur arrivée», écrit-on dans le même document. De l'avis de Judith Sunderland, chercheuse senior à Human Rights Watch pour l'Europe occidentale, «il est effrayant de penser combien de ces décès auraient pu être évités», a-t-elle estimé, soulignant que le fait de «sauver des vies, et non éviter les responsabilités, doit être l'impératif en mer».


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