150 tentatives et sept morts en deux mois: Le suicide prend de l'ampleur à Oran

Le phénomène du suicide ne cesse de prendre des proportions alarmantes, et nombreuses sont les personnes qui tentent, pour diverses raisons, de mettre fin à leur existence. Depuis le début de la saison estivale, soit en deux mois, près de 150 tentatives de suicide ont été enregistrées à Oran. La majorité des cas ont été admis au service des urgences médico-chirurgicales du centre hospitalo-universitaire d'Oran. Durant la même période, sept personnes ont mis fin à leurs jours. Les méthodes changent, mais les raisons qui les poussent vers ce crime contre soi restent les mêmes, dans la majorité des cas, notamment les conditions socioéconomique défavorables et les déceptions sentimentales. Parmi les autres causes du suicide, on note la maladie mentale, l'échec scolaire et les problèmes financiers et familiaux. En effet, depuis le début de l'année, une vingtaine de personnes ont « réussi » à mettre fin à leurs jours, alors que le nombre des tentatives est dix fois, voire 15 fois plus important que le nombre des cas de suicide. Pour le mois de juillet dernier, pas moins de quatre suicides et 60 tentatives ont été recensés. Les victimes étaient âgées entre 16 et 45 ans. Parmi les victimes, une vingtaine de lycéens n'ayant pas obtenu leur examen du baccalauréat. Depuis le début du mois de Ramadan, en l'occurrence depuis le 1er août, une douzaine de tentatives a été enregistrée. Face à cette statistique macabre, les spécialistes tirent la sonnette d'alarme, d'autant plus que la courbe est en constante hausse, ces dernières années. Depuis quelques années, le nombre de personnes qui mettent fin à leur vie ne cesse d'augmenter. Les moyens les plus employés dans les cas de suicide sont la pendaison et l'empoisonnement. Selon une étude, 15,69% des personnes suicidées souffrent de dépression nerveuse. Caractérisé par la détresse et l'angoisse, le désespoir est la cause de 20% des suicides. 75% des personnes décédées par suicide l'avaient annoncé auparavant.

En effet, quasi personne ne se suicide sans avoir fait connaître son désespoir à quelqu'un. Toute tentative de suicide est un appel de détresse dont le corps est l'otage. En dépit de la mise en garde des spécialistes qui ont tiré maintes fois la sonnette d'alarme, aucune campagne de prévention ou d'information n'a été initiée.