Algérie

150 milliards de centimes en pétards



150 milliards de centimes en pétards
Les pétards, un marché florissantIls sont moins de 10 importateurs qui «emploient» quelque 20.000 revendeurs.Comme chaque année, à la veille de la célébration du Mawlid Ennabaoui, la question récurrente de la commercialisation des produits pyrotechniques resurgit comme un «mal nécessaire». Les pouvoirs publics ont fort à faire devant ce phénomène ancré dans le plus profond des Algériens que nous sommes. Ces produits, jadis utilisés uniquement à loccasion du Mawlid Ennabaoui, le sont aujourd'hui, de plus en plus fréquemment dans les stades ou à l'occasion de fêtes familiales.Les quelques barons de l'importation, ils sont moins de 10 selon le porte-parole de l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (Ugcaa), en l'occurrence El Hadj Tahar Boulenouar, sont-ils des «intouchables» à ce point pour transgresser si allègrement les lois dans le commerce, la santé et la sécurité'Tout porte à le croire au vu de la prolifération de ce commerce florissant et «juteux» qui défie les lois de la République en prenant des proportions incommensurables au «nez et à la barbe» des pouvoirs publics. Ces derniers n'arrivent pas en effet à juguler cette manne qui fait le bonheur des «beznassis», petits et grands, dans le pays.Des lois existent. Cependant, le Centre national du registre du commerce (Cnrc) vient d'indiquer dans un communiqué, qu'il n'existe aucun texte répertoriant cette activité liée «à l'importation, le commerce de gros ni au commerce de détail» dans la nomenclature des activités économiques (NAE) soumises à inscription au registre de commerce, bien qu'il ne soit délivré aucun RC pour l'exercice de cette activité prohibée par décret depuis «août 1963».Dans sa énième conférence de presse sur ce sujet «explosif», Boulenouar a répété que l'Ugcaa est «favorable à une légalisation de cette activité» que l'Etat pourrait alors mieux contrôler et éviter parfois mort d'hommes (incendies) et la dilapidation des deniers publics à travers les soins coûteux prodigués après ces accidents. Il a également mis en exergue le manque à gagner dans la fiscalité régissant cette activité.«Impuissant» devant cette tragédie, dirions-nous, il s'est contenté de répéter et s'interroger encore une fois hier sur l'inertie de l'Etat devant ce phénomène dangereux qui est accompagné chaque année, en pareille période, de dégâts matériels et corporels importants. Il s'est plu à faire remarquer que les étals de fortune installés dans les 1541 communes d'Algérie s'élèvent à environ «15.000 points de vente qui brassent environ 300% de bénéfice net alors que les importateurs se targuent de réaliser «six milliards de bénéfice net dans cette activité» selon des indiscrétions très plausibles.A la tribune des conférenciers, se trouvait Mohamed Bouroubi, ancien directeur de l'école de police et ancien commissaire divisionnaire venu plaider pour une sensibilisation des populations devant le danger de l'utilisation de ces produits provenant essentiellement de Chine, de Malaisie, d'Espagne et d'ailleurs. Pour lui, la commémoration du Mawlid devrait «reposer sur la prière et l'imploration» d'Allah et non aux pétarades qui ne drainent que dangers et pollution sonore.




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