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150 journalistes sur les lieux du drame Attaque terroriste de Tiguentourine


150 journalistes sur les lieux du drame Attaque terroriste de Tiguentourine
La visite a été organisée par le ministère de la Communication en coordination avec le ministère de l'Energie et des Mines. Le ministre de la Communication, Mohamed Saïd, était présent, ce jeudi à 6h30, à l'aéroport Houari-Boumediene pour saluer les représentants de la presse nationale et étrangère.
Le DG de l'association Sonatrach - BP-statoil : « Les terroristes cherchaient les responsables et les étrangers »
In Amenas, 9h30. La compagnie Sonatrach a réservé des bus pour le déplacement vers le site gazier à Tiguentourine à 50 km du centre-ville d'In Amenas. L'installation pétrolière se trouve en plein « désert ». Des barrages de la Gendarmerie nationale, renforcés par les Sections de sécurité et d'intervention (SSI), ont été déployés. Gilets pare-balle, casques et armes, les gendarmes sont sur le qui-vive. Leur présence a réconforté surtout les journalistes japonais qui ne cachaient pas leur inquiétude tout au long du trajet. « Je n'imaginais pas que le site était situé dans un endroit aussi isolé. Et dire que les militaires algériens doivent sécuriser tout ce désert ! C'est très compliqué », confie un journaliste norvégien. La présence de véhicules calcinés à quelques mètres du site a attiré l'attention des journalistes et des caméramen. C'est à quelques mètres seulement de la base de vie qu'un bus transportant les expatriés a été attaqué. Les terroristes, qui avaient bien planifié leur opération, étaient informés de la présence de hauts responsables étrangers qui devaient rejoindre l'aéroport à bord de ce bus. La riposte des éléments de l'escorte de la GN a permis de déjouer l'attentat puisque le patron de British Petroleum était parmi les passagers. L'accrochage a duré plus de 20 minutes. C'est ainsi que le deuxième groupe terroriste s'est chargé de prendre en otage les premiers expatriés se trouvant à l'entrée de la base de vie. D'ailleurs les traces de l'attaque y sont toujours visibles.
Que s'est-il passé '
Les travaux sont toujours en cours au niveau de cette base de vie. Les chalets ont été réaménagés. Mais les traces de sang témoignent de l'horreur terroriste. Le directeur général de l'association Sonatrach-BP-Statoil, Lotfi Benadouda, était présent à son poste travail. Son témoignage est édifiant. « Ils étaient plus de 15 terroristes à pénétrer dans la base. Ils étaient lourdement armés et à visage découvert. Ils étaient à la recherche beaucoup plus d'étrangers mais aussi de responsables », raconte-t-il. Pour ce responsable, les terroristes avaient un seul objectif : faire exploser la base de vie et le complexe gazier avec les otages. « Après deux heures de pourparlers, ils ont découvert mon identité et ma fonction. Alors un terroriste égyptien m'a frappé avec son arme et m'a forcé à leur désigner les chambres des responsables étrangers. Devant mon refus, il m'a encore frappé. Un autre est venu et m'a pris en photo tout en me forçant à intervenir sur une chaîne de télévision. Les autres terroristes ont regroupé les étrangers dans la cour et ont commencé à exiger des otages d'appeler leurs familles et les médias afin de s'assurer de la plus large médiatisation de l'opération », ajoute M. Benadouda. Les terroristes étaient surpris par la présence d'Asiatiques. « Ils cherchaient des Américains, des Français et des Britanniques surtout. Ils avaient ligoté les mains et les pieds des otages ». Pendant ce temps, les forces de l'ANP bouclaient le périmètre de la base. A ce moment, on a senti que le groupe terroriste était désorienté. Leur chef (Ndlr :Tahar Benchneb), qu'ils appelaient aami Tahar, attendait les instructions de l'émir. Ils ont ensuite regroupé les Algériens à l'intérieur du foyer de la base. Certains ont réussi à prendre la fuite par une porte dérobée. Un autre groupe de terroristes décide de s'accaparer des véhicules tout-terrain du site. Des otages ont été forcés à y monter à bord. Profitant de la nuit, ils ont tenté de quitter la base. La réaction des forces spéciales a été fulgurante. Trois des véhicules ont été détruits, alors que deux autres se sont renversés et leurs occupants ont rejoint le complexe gazier », confie le responsable aux journalistes. Il signale que les otages libérés doivent leur libération aux forces spéciales. « C'est suite à la l'intervention de l'ANP qu'on a pu se libérer. Leur chef a été blessé au niveau de l'épaule et ça a créé une grande panique. J'ai vu les assaillants courir dans tous les sens ...le cauchemar a pris fin finalement », affirme le DG pour qui cette attaque terroriste n'aurait pu être menée sans complicités. « Je confirme l'existence de complicités », soutient-il. A In Amenas, on parle d'un chauffeur nigérien qui aurait donné des informations au groupe de Belmokhtar.
Des otages utilisés comme bombes humaines
La délégation s'est, ensuite, rendue à l'unité de production à 4 km de la base de vie. « Là, la mission des forces de sécurité, qui devaient intervenir, était tout aussi complexe. Les otages avaient été utilisés comme des bombes humaines. Le site a été également miné », explique Lotfi Benadouda. Sur place, on append qu'un terroriste tunisien a été arrêté l'arme à la main, vendredi dernier, lors de l'opération de déminage. Ici, même des terroristes étrangers ont été capturés lors de l'intervention militaire des forces spéciales de l'ANP. Un des trois trains que compte ce complexe a été endommagé suite à une explosion lors de l'accrochage. « Les terroristes avaient des ceintures explosives. Leur objectif était de faire exploser le site et les otages avec », souligne le DG. Ce drenier précise que cette unité redémarrera très bientôt. « Des experts de Sonatrach travaillent d'arrache-pied pour relancer la production. Nous comptons faire redémarrer le train le plus vite possible et assurer un taux de 35% de la production très prochainement. On doit s'assurer de la sécurité de l'installation », a-t-il expliqué. « Quant aux sociétés étrangères, elles ne reviendront pas avant trois mois, a déclaré ce même responsable. N'empêche, les responsables étrangers sont toujours en contact avec nous, ils nous assistent à distance », dira le directeur.
Des unités spéciales de l'ANP pour sécuriser les sites pétroliers
La sécurité des installations pétrolières et la base de vie est, depuis l'attaque de Tiguentourine, confiée à l'ANP. C'est ce qu'on a constaté sur place. La sécurité de la base de vie de Tiguentourine ainsi que le complexe gazier a été renforcée par la présence des unités spéciales de l'ANP et les SSI de la GN. Un responsable des forces spéciales, qui a participé à l'intervention, rencontré sur les lieux, a affirmé qu'il n'y a pas eu de défaillance dans le système de sécurité. « Il y a eu des complicités internes et l'enquête va situer les responsables », affirme-t-il.
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