15 ans de prison pour meurtre

Entamant ses audiences pour cette première session de 2008, le tribunal criminel près la cour de justice de Médéa avait à juger, samedi dernier, une affaire d'homicide volontaire qui a eu pour théâtre un quartier de la ville de Ksar El-Boukhari, chef-lieu de daïra, situé à 65 km au sud de Médéa. Une simple dispute, entre deux anciens camarades de lycée qui continuaient à se rencontrer occasionnellement, qui s'est terminée par un drame qui a coûté la vie au jeune M.Y., âgé de 26 ans, et 15 ans de prison ferme pour M.S., âgé de 30 ans. De l'arrêt de renvoi, il ressort que le 15 juillet 2007, la canicule des nuits d'été aidant, les deux jeunes se rencontrent aux environs de 23h00, dans un endroit pas trop conseillé, à la sortie sud de la ville où ils sont rejoints par deux autres amis. D'une discussion autour de «projets de commerce informel pour gagner un peu d'argent» selon l'accusé, les deux jeunes en arrivent aux insultes et aux obscénités puis aux mains. «Il était ivre et alla même, jusqu'à me donner un coup de pied en pleine poitrine», dira l'accusé. Ce que réfutera la partie civile en mettant en exergue le milieu aisé, croyant et cultivé dans lequel évoluait la victime. Et l'accusé de poursuivre: «J'ai alors pris mon couteau et essayé de me défendre car la victime tenait une grosse pierre dans sa main. Je ne voulais pas tuer». A l'issue du long interrogatoire qu'il a mené, le président du tribunal dira tout simplement: «il y a trop de contradictions entre vos premières déclarations durant l'enquête et celles que vous faites aujourd'hui». Ce sera la même conclusion du côté de la partie civile, en ajoutant: «l'accusé ment, il nous cache la vérité en disant n'avoir porté que deux coups de couteau à sa victime. Or, le corps présentait cinq plaies profondes dont celle au niveau du cou qui a été, selon l'expertise médicale, à l'origine de l'hémorragie interne et du décès sur place de la victime. Nous demandons que justice soit rendue». Quant au ministère public, il dira: «l'accusé est un récidiviste dans les coups et blessures volontaires à l'arme blanche. Comme il est connu pour ses penchants pour les stupéfiants et l'alcool qui lui ont déjà valu deux condamnations. C'est pourquoi nous réclamons la réclusion à perpétuité». La défense se basera sur le fait que «la victime était ivre, selon les deux témoins, et provocatrice. Nous espérons les plus larges circonstances atténuantes». Un appel qu'entendra la tribunal criminel qui condamnera M.S. à une peine de 15 années de prison ferme.