Algérie

15 ans de prison pour le meurtre de son propre père



En cette journée du 1er février 2008, G. Salah qui rentrait chez lui, aperçoit G. Fatima, sa fille âgée de 20 ans, à la fenêtre de son appartement du 3e étage. Il rentre, et dans une colère noire, lui demande des explications.

Ne supportant pas les remarques faites par son père, G. Fatima, se saisit d'un couteau de cuisine et menace son père. Suite à cette réaction G. Salah s'approcha de sa fille dans l'intention de la gifler, mais il reçoit un coup de couteau au cou, lui provoquant une plaie de 3 cm de long. G. Salah, sortit alors en courant pour se rendre à l'hôpital tout proche de son domicile. Mais devant le portail, il tombe inconscient.

Secouru par le gardien, G. Salah, a été pris en charge par le médecin de garde et un chirurgien qui lui ont prodigué les premiers soins, mais il avait perdu beaucoup de sang durant son trajet et mourut.

Appelée à la barre pour répondre de l'accusation d'homicide sur ascendant, G. Fatima dira qu'elle n'a, en aucun moment voulu, tuer son père. «Le coup de couteau est parti, je ne sais de quelle manière, mais je ne voulais que lui faire peur pour qu'il ne s'approche pas de moi. Mon défunt père m'avait signifié qu'il m'effacerait de son livret de famille. Après avoir purgé près de 15 ans de prison, il n'arrêtait pas, depuis sa libération, de nous accuser ma mère et moi, de tous les maux que lui ont racontés des voisins ou des amis», déclara Fatima.

Appelé à donner des détails sur la mort de G. Salah, le docteur de l'hôpital expliqua que «la perte de sang a été aggravée par le fait qu'il ait parcouru le chemin de sa maison à l'hôpital en courant, ce qui a activé la circulation sanguine. S'il était resté chez lui, il aurait perdu moins de sang. Malgré le manque de sang à la banque, nous avons quand même réussi à juguler la plaie et sa tension s'était stabilisée à 12/8». Le président a soulevé alors la question de l'évacuation sur le CHU de Constantine qui n'a pu être faite faute d'ambulance. Elle n'était pas prête!

Le responsable du centre de transfusion sanguine de cet hôpital, précisa «qu'il n'avait pas de stock de ce sang dans son frigo». Il expliqua aussi que le groupe électrogène se trouvait en panne. «Aujourd'hui, dira-t-il, nous avons tout ce qu'il faut». «Après quoi?» fit remarquer le président.

La veuve de G. Salah, qui a déclaré «n'avoir rien vu et rien entendu», avait rejoint son époux à l'hôpital, accompagnée de son unique fille, Fatima. G. Salah a fini par rendre l'âme au bout de 3 heures.

Dans son réquisitoire le procureur général a été très bref et a mis en exergue «l'intention de G. Fatima de tuer son géniteur. La preuve, elle a préparé un couteau de cuisine qu'elle avait caché, pour ensuite menacer son père et tenté de l'égorger. Ceci parce que ce dernier n'avait pas apprécié que sa fille se soit trouvée à la fenêtre. Il est de son devoir de demander des explications en ce sens. G. Fatima n'avait pas admis qu'il lui fasse cette remarque, faite pour préserver sa réputation», termina-t-il. Il requit la peine capitale.

La défense a brossé un tableau des plus négatifs à l'encontre «de cet hôpital, institution à caractère humanitaire qui manque de sang, de moyens d'évacuation et autres. Cette fille a besoin d'affection et non des remontrances blessantes. Elle a été privée de cet amour paternel durant 15 ans. Ce n'était pas prémédité. Je sollicite la requalification des faits en coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner». Les délibérations terminées, G. Fatima a été reconnue coupable d'homicide sur ascendant. Bénéficiant de circonstances atténuantes, elle a été condamnée à 15 ans de prison ferme.






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