Le numéro de cette rue du désert récèle quelque humour absurde et kafkaïen. C’est que le désert est l’incessant, le sable qui coule. Et les mots sont des bornes impossibles dans cet infini.
Cet humour ou ce paradoxe est présent dans le portrait de Malika et de son café pour routiers dans le désert au sud de l’Algérie, à travers les éléments qui accompagnent le nouveau film d’Hassen Ferhani. Le désert n’est donc pas vide, mais rempli d’histoires.
Le travail du casseur de pierres, qui est celui d’un Sisyphe chez Driss Aroussi, ne se suffit pas du mythe et de sa résonnance interminable, car là se noue l’esthétique la plus profondément matérialiste, la plus complexe. Au lieu du désert comme une surface unie, c’est un plan morcelé et disjoint.
Habitée par quelques documents écrits qui font l’histoire de son père, de sa famille, Dalila Mahdjoub reste au plus près d’une économie du geste pour parler de l’histoire coloniale entre la France et l’Algérie dont elle fait littéralement ‘tomber’ le langage.
Ces histoires hautement poétiques touchent chacune l’inhabitable – sous des facettes sinon dérisoires et absurdes, du moins documentaires, fictionnelles, politiques.
Posté Le : 19/08/2019
Posté par : litteraturealgerie
Source : la-compagnie.org