Quatre murs, une porte et une fenêtre donnant sur une route avec des dunes en toile de fond, parfois du vent de sable ; il n’en faut pas plus pour meubler le décor de cette scène du néant … vous ne vous êtes pas trompés d’adresse, vous êtes bel et bien au 143 rue du Désert.
Il s’agit d’un minuscule relais sur la route transsaharienne traversant le désert algérien, tenu par une dame d’un certain âge : Malika. Pas grand-chose à offrir ; une omelette, du thé ou des cigarettes, mais routiers et voyageurs en errance s’arrêtent quand même pour briser la monotonie de la route.
Solitaire au beau milieu de nulle part ? Pas tant que ça, remarquable par son stoïcisme, Malika a su apprivoiser ce beau monde qui passe chez elle ; le temps d’un arrêt, chacun raconte un bout de sa vie, ses drames, ses rêves et ses désillusions.
De courtes discussions mais qui en disent long sur la société algérienne livrée à elle-même où la dimension humaine prends le dessus et que Hassen Ferhani a su capturer avec brio. Grâce à ce documentaire, on se prend de tendresse pour cette dame qui a endossé tant de malheurs qu’elle nous livre par bribes mais qui nous laisse ressentir la profondeur des blessures passées et les angoisses d’un avenir incertain.
Ce deuxième long métrage du réalisateur algérien Hassen Ferhani, 143 rue du Désert (100’), a obtenu le Prix pour le meilleur réalisateur émergent (Best Emerging Director Award) à Locarno 2019, il a été sélectionné en section Wavelengths à Toronto et au Festival de El Gouna, Egypte, en Première Africaine.
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Posté Le : 23/12/2019
Posté par : dzphoto
Photographié par : Hichem BEKHTI
Source : Texte de Hichem BEKHTI