Algérie

1400 points de vente anarchiques réinstallés


1400 points de vente anarchiques réinstallés
Les étals informels de vente de différents articles sont de retour dans la moitié des points éradiqués par les forces de sécurité auxquelles les collectivités locales ont fait appel pour réussir la tâche.Si certains quartiers, notamment ceux des grandes villes, ne se sont jamais débarrassés de ces étals anarchiques, des vendeurs informels ont profité de «l'indulgence» des autorités durant la campagne électorale et l'élection présidentielle pour «se redéployer» sur le terrain. Un groupe d'anciens vendeurs, qui squattaient les trottoirs de la rue Belouizdad au c?ur de la capitale, menacent, eux, de «reprendre leurs trottoirs par la force». «Nous sommes des chefs de famille. Nous n'avons pas d'autre activité. L'APC qui s'est engagée à nous recaser n'a pas honoré ses promesses», explique un ancien vendeur qui a longuement disserté sur l'échec de la politique des autorités locales dans la lutte contre l'informel. «L'Etat ne réussira jamais à se débarrasser de ces étals, tant que la solution qu'il propose est de construire des marchés dans des zones complètement isolées et peu fréquentées».«Comment voulez-vous que je vende des articles d'habillement dans un point perdu comme nous l'a proposé l'APC à Birtouta», s'interroge un jeune homme.Comme ces anciens vendeurs informels, plusieurs de leurs camarades refusent de rejoindre les étals proposés à Birtouta, une trentaine de kilomètres du chef-lieu de la capitale. Ces jeunes refusent d'être casés dans des surfaces situées loin des agglomérations et qui sont inaccessibles par les transports en commun. C'est le cas aussi à Bachdjerrah, une autre commune d'Alger dont l'image a été depuis longtemps ternie par le commerce informel.Selon les représentants des comités de quartier de cette localité, «les services communaux ainsi que ceux de la daïra d'El Harrach étaient, ces derniers mois, destinataires d'une dizaine de requêtes sur le redéploiement de l'informel et les désagréments causés aux habitants des quartiers, mais les solutions tardent à venir». Les représentants des commerçants expliquent que toutes les grandes villes sont en train de faire face au grand retour de l'informel. On ne peut que constater l'échec de la politique de lutte contre ce phénomène.Le ministère du Commerce s'est réjoui en 2013 de l'éradication de 80% des 4000 points de vente informelle, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) constate que 1400 points de vente sont réinstallés à travers le territoire national. «Les efforts du gouvernement ont ciblé les étals des fruits et légumes, les vendeurs ambulants qu'ils ont empêchés d'exercer, mais les ventes informelles de pièces détachées, de textile, de produits ménagers n'ont jamais été complètement éradiquées et continuent à être exercées en toute impunité», explique le porte-parole de l'UGCAA qui estime que l'Etat ne peut prétendre à l'éradication de l'informel tant que le marché de change parallèle au square Port-Saïd n'est pas concerné.C'est au square Port-Saïd que sont effectuées les opérations de change permettant de financer les activités illégales d'importation de la drogue, d'achat d'armes et autres transactions permettant à des détenteurs d'argent mal acquis de le blanchir dans l'immobilier ou autre. «On ne peut prétendre réduire l'étendue de l'informel sans tarir ses fournisseurs», explique M. Boulenouar qui dénonce l'attitude de certains responsables ayant déclaré ouvertement leur incapacité à s'attaquer à ce marché parallèle de devises.Devises, pièces détachées, fruits et légumesCeci, en rappelant la suspension de l'obligation de l'utilisation du chèque et de la facture dans les transactions dans l'objectif d'éviter toute forme de contestation de quelque forme soit-elle dans le contexte préélectoral. L'échec de la politique gouvernementale est accentué par l'inexploitation des moyens déjà existants qui pourraient constituer une partie de la solution.Le pays dispose de 400 marchés fermés donc non exploités pour différentes raisons, dont la plus importante est l'incapacité des assemblées locales à imposer des listes de bénéficiaires sans attiser la colère des jeunes en attente de ces étals. Il s'agit aussi pour les représentants de l'UGCAA d'exploiter les surfaces des galeries nationales restées fermées depuis des décennies. Il faut souligner que la capitale n'a toujours pas bénéficié des services du marché de gros d'El Harrach qui est fermé à ce jour, ce qui pénalise les habitants de plusieurs communes.Aussi, la wilaya de Boumerdès a été privée des prestations du marché de Kharoub qui dispose de 549 locaux, dénonce l'UGCAA. Cette structure souligne par la même occasion que dans la wilaya d'El Tarf, la construction d'un marché de gros a été abandonnée alors qu'on avait effectué 50% de sa réalisation.


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