14 DECEMBRE 1994 - 14 DECEMBRE 2023 : LE QUOTIDIEN D'ORAN BOUCLE SES 29 ANS

Le QUOTIDIEN d'ORAN clôture aujourd'hui jeudi 14 décembre sa vingt-neuvième année d'existence. Il aborde la trentième au moment où l'information quitte l'univers des arts et l'informé devient lui-même l'informateur. Ce transvasement d'un métier n'a pas été sans grandes conséquences sur la transformation de l'information en se confinant avec les dires et les rumeurs pour parfois être considéré comme un mur utile sur lequel se fige de plus en plus la croissance des nouvelles travesties selon les intérêts que les informateurs tiennent à élargir et à préserver. La technologie avancée a créé une nouvelle culture pour que l'information tende à égarer le bon sens des vérités.Pour les vieilles générations formées et nourries d'encre, de papier et de plomb, et ramant au son du télex, la déroute est évidente dès lors que les progrès de la technologie ont bousculé le vieil ordre anciennement établi. La dictature de la tablette, du smartphone et de l'écran a chassé la course à l'information et à l'effort de réflexion. La passion, mère d'un beau métier, s'est diluée dans le brouhaha des nouvelles démultipliées rapides à la vitesse de l'éclair. Le temps, grand commandeur du recul dans le jugement et l'analyse, s'est rétréci.
Pour une génération entière qui s'éteint, dont une partie qui reste, est poussée dans des recoins par la ruade naissante des autres, il ne resterait que la perte du pied et l'obligation de passer la main.
Nous ne commettrons pas le péché d'affirmer que le journal a su enfourcher de grands chevaux mais il s'est toujours résolument éloigné des vantardises trop plates qui veulent qu'un organe d'information soit un acteur qui compte dans la vie de la nation.
Depuis 29 ans, il s'est toujours éloigné des conceptions légères le casant dans on ne sait quel rang aléatoire, tentant en permanence et non sans difficultés de se maintenir dans le réel.
La seule fierté du Quotidien est sans doute sa réussite à avoir su neutraliser et contenir la tentation d'imposer sa propre vision sur la nature des faits, préférant accorder à ses lecteurs l'entière liberté des jugements.