L'âge a toujours l'arrière-goût de l'arbitraire et il est rare que son dictat poignant fasse bon ménage avec le temps. Aujourd'hui 14 décembre 2015, LE QUOTIDIEN D'ORAN a 21 ans. La comptabilité des jours et des années a la faculté de triturer une alchimie paradoxale où le concret et son contraire s'activent sans cesse pour aboutir au plus naturel des questionnements. De quoi hier a été fait et comment sera demain et surtout à qui léguer une charge pour qu'elle soit assumée sans dégâts au sein d'une société totalement désarticulée si tant est que quelque chose de palpable ait été réalisé 'Le souci de l'adulte responsabilité étant de plus en plus rare, LE QUOTIDIEN D'ORAN, à l'instar du pays, est surpris au milieu de l'actuel sombre carrefour des mues. Il est à l'image de son environnement. Interrogatif, porté parfois par le bonheur que donnent les lueurs des espoirs passagers ou, souvent, par les désappointements que procure l'absence générale des normes et des marches objectives pour une évolution vers la normalité. Il ne se satisfait que de la seule liberté de ton et la faculté désormais atteinte de se dresser comme une tribune avérée et reconnue ouverte aux débats contradictoires, favorisant et fructifiant l'écrit intelligent et porteur de progrès.C'est cette liberté-là, farouche ennemie des petits calculs lucratifs temporels et source de fâcheries d'un voisinage difficile à identifier, qu'il s'agit aujourd'hui pour lui de léguer à une nouvelle génération désintéressée qui n'aura pour crédo que l'intérêt général, le préservant des loucheries des chapelles des chauves-souris qui ne durent qu'un temps. Son allergie aux petites et grandes querelles personnelles ne l'a pas servi mais il a gardé intacte la difficile et rare démarcation professionnelle pour lui permettre chaque jour de se placer au-dessus des tiraillements politiciens. La bataille n'est pas aisée car la pression des nouvelles technologies et le nouveau visage moderne du monde de l'information s'installent en Algérie dans un terrain miné par des règles perverses généralisées qui n'accorde qu'une place réduite à l'effort et à la compétition saine pour une avancée objective vers la mise en conformité d'un métier soumis à une révolution des médias ou à disparaître.N'étant ni un porte-parole des ambitions étroites ni un tambourin pour de maladroites stratégies agrariennes, il est demeuré seulement le porte-voix d'une société algérienne plurielle lassée par un rôle tenace de faire-valoir et dégoûtée par l'empreinte infantile et vile de l'exercice politique.Au cours de ses 21 ans de présence, le journal a connu bien sûr l'intrusion de flibustiers et de pirates de quatre saisons, mais son dos a été toujours prêté avec une naïveté due au seul manque de maîtrise d'une profession dont la pratique n'échappe pas aux eaux troubles des égoïsmes, des vanités et des cupidités démesurées. Il s'en est sorti avec la bonne foi comme unique arme souvent dérisoire et inefficace dans un terrain marécageux où la mauvaise foi et la soif du sou sont deux fondamentales règles généralisées.21 ans sont en même temps un court parcours et une éternité. Une vie et un voyage truffés d'embûches qui recommandent la sagesse de garantir le passage du témoin. LE QUOTIDIEN D'ORAN en est un, voulu sérieux et mûr pour le bonheur et le progrès de ses lecteurs et celui de l'Algérie.
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Posté Le : 14/12/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Abdou Benabbou
Source : www.lequotidien-oran.com