13ème congrès du Front Polisario: « L'Etat Sahraoui indépendant est la solution »

Tifariti (territoires libérés du Sahara Occidental) De notre envoyée spéciale, Ghania Lassal Et ce sont quelque 2100 délégués sahraouis qui ont répondu présents afin de montrer, une énième fois, leur détermination à  l'instauration d'un Etat indépendant, libéré du joug de l'occupation marocaine. Ce «Â congrès historique », comme décrit par Khatri Addouh, président du parlement sahraoui, et président de la commission de préparation de ce 13ème congrès, l'est d'autant plus de par l'époque durant laquelle il se tient, et la qualité des participants à  cet événement. Cette année a été marquée par «Â le printemps arabe », et ces soulèvements historiques de peuples contre la dictature et la répression. «Â Ces mouvements de citoyens qui aspirent à  la liberté ont pu vaincre. Notre combat doit vaincre l'occupation à  l'instar des autres peuples », a plaidé M. Addouh, jeudi, lors de la séance d'ouverture du congrès. D'autant plus que les activistes sahraouis ne comprennent pas le «Â deux poids, deux mesures » appliqué à  leur cause. «Â Le monde entier, tout particulièrement les puissances occidentales, ont intégré le principe que la volonté d'un peuple, quel qu'il soit, prime sur tout autre considération. Ces processus, qui sont encore en cours dans de nombreux pays, ont imprimé une révolution remarquable dans la région du Maghreb et des pays arabes. «Â Toutefois, ces événements ont soulevé plus d'interrogations quant au rôle des grandes puissances dans ces processus. Des positions qui sont paradoxales, et qui témoignent d'un double standard de la part de l'occident », a objecté Mohamed Abdelaziz, président de la RASD, dans son allocution d'ouverture de ce congrès. Et les bouleversements régionaux et internationaux n'ont pas manqué ces dernières années. Bouleversements internationaux Les révolutions arabes, certes, mais aussi, par exemple, le référendum au Sud Soudan, «Â solution démocratique de l'ONU », qui a fait de la volonté d'un peuple une priorité et une réalité. «Â Pourquoi ce processus n'a toujours pas été appliqué au Sahara Occidental ' », s'est interrogé le président et secrétaire général du front Polisario. De même, sur le plan international, l'élection de Barack Obama a changé le visage de la première puissance mondiale, ainsi que l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy en France, en faveur de la politique expansionniste du régime marocain. «Â Et le nouveau gouvernement espagnol se doit d'assumer sa responsabilité historique et juridique envers le Sahara occidental », a expliqué M. Abdelaziz. Ce dernier ne manque d'ailleurs pas d'interpeller la communauté internationale question sahraouie, qui œuvre en faveur ou en défaveur de cette cause. «Â Une réalité incontournable » «Â Nous lançons un appel à  nos frères en Tunisie, en Lybie et en Egypte, pour soutenir le combat de notre peuple, un peuple spolié et agressé qui a longtemps résisté et combattu loyalement pour la dignité, la liberté, la démocratie et l'autodétermination. Aussi, le Front Polisario appelle l'ONU à  assumer pleinement sa responsabilité dans la décolonisation de la dernière colonie en Afrique et dans la levée du blocus imposé au territoire par le Maroc », a argué le président de la RASD, devant une salle comble, suspendue aux lèvres de l'homme fort du pays. Et les sahraouis se disent plus que jamais déterminé à  faire aboutir leur combat, en réunissant les quatre piliers à  même de fonder une nation : la volonté du peuple, la force armée, l'organisation et les instances politiques, ainsi que la «Â République ». «Â L'expérience du peuple sahraoui n'a de cesse de s'enrichir, et l'expérience démocratique n'e de cesse d'être conforté. Une démocratie et une représentativité de la volonté du peuple qui est la pierre angulaire de la RASD », a commenté M. Addouh. «Â La RASD est une réalité régionale et internationale incontournable », a martelé quant à  lui le président Sahraoui. «Â Après tant d'années de souffrances et de lutte terribles, il n'y a plus de place au doute ou à  l'hésitation. L'existence du peuple, de la patrie et de la volonté sahraouis sont une réalité incontournable », a-t-il ajouté. D'autant plus que la menace marocaine pèse sur l'existence même du peuple sahraoui et du Polisario, en tant que représentant unique et légitime du peuple. «Le régime marocain croient gagner du temps, mais il est certain qu'il ne gagnera jamais les cœurs des sahraouis », a conclut M. Abdelaziz.