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13e Festival de Mumbai en Inde : Frisson de nostalgie à Bombay Culture : les autres articles



13e Festival de Mumbai en Inde : Frisson de nostalgie à Bombay                                    Culture : les autres articles
Fièvre cinéphile à Mumbai (Bombay) pour le 13e MFF, (Mumbai Film Festival du 13-20 octobre), un show parfait de Mumbai Academy of Moving Image et Reliance Big Entertainment avec plus de 200 films de l'Inde et du monde.
De notre envoyé spécial en Inde
Il faut le croire. Ce fut un grand événement. Un choc, un frisson de nostalgie venu de la lointaine Alger, quand sur l'écran de Cinemax Versova, à Bombay, samedi 15 octobre, est apparu le générique de Omar Gatlato, film tourné en 1977 par Merzak Allouache. L'événement paraissait étrange (si loin de Bab El Oued) et familier à la fois. Cette combinaison d'images d'Alger il y a 25 ans, de l'humour dziri unique, de la musique chaâbie et des airs indiens, du look délibérément «redjla» du héros qui n'oublie jamais sa cassette de musique et sa boîte de chemma, tout cela avait une saveur marquée d'une forte nostalgie.
Au milieu d'une salle pleine et singulièrement attentive à une 'uvre proprement originale, les voix se taisaient dès que Omar se mettait à parler. Sans doute, ces images de fiction venues d'un pays lointain avaient pour le public indien un air de document, un spectacle spectaculaire d'Alger dans les années 1970. C'était comme un panorama illustré de la ville blanche avec ses modes, ses goûts, ses couleurs. Tout ce qu'avait capté la caméra de Merzak Allouache dans les rues d'Alger fonctionne, en effet, aujourd'hui comme des tranches de vie, le reflet d'une époque.
On revoit Alger dans ses vibrations, sa culture, sa beauté, sa sensualité. Omar Gatlato nous revient comme un manifeste de ce que fut Alger avant sa dégradation totale.Le film de Merzak Allouache a été choisi par le dynamique directeur du Festival de Mumbai, Srinivansan Narayan, à l'occasion de l'hommage rendu aux 50 ans de la Semaine de la critique du Festival de Cannes, où Omar Gatlato a connu sa consécration mondiale. Le film de Merzak Allouache côtoyait sur les écrans de Mumbai ceux d'autres grands cinéastes, passés par la Semaine de la critique, comme Ken Loach, Jerzy Skolimovski ou Wong Kar-Wai.
La rencontre avec le public indien fut très heureuse. Parce que Omar Gatlato, c'est un beau travail de mise en scène et d'interprétation. Et aussi parce que la richesse de la musique et du cinéma indiens sont bien mis en évidence dans le film à travers le public de l'Olympia et de la Cinémathèque d'Alger totalement synchrone.
Un autre film d'anthologie, devenu comme Omar Gatlato un classique du 7e art, c'est As tears go by (Quand coulent les larmes) tourné à Hong Kong en 1989 par Wong Kar-Wai. On y voit Maggie Cheung dans son premier rôle dramatique. Violent, vif et drôle à la fois, c'est un thriller où Wong Kar-Wai démontre, dans ce coup d'essai, toute la richesse de son talent. Entre ombres et néons flamboyants, Hong Kong by night est un superbe spectacle où s'agitent les gangs des triades dans une chorégraphie à couper le souffle et où surgit le crime comme dans un souffle baroque.
L'un des chefs de gang est amoureux de Maggie Cheung, mais ça ne change rien à l'affaire... Très surprenant aussi, le film sud-coréen : The Yellow Sea (La mer jaune) de Na Hong-Jin, qui provoque une forte tension, clin d''l terrifiant sur les rapports entre la mafia chinoise, les gangs coréens et la police. Cairo Exit, de Hesham Issawi, section World Cinéma, sobre et profond récit, montre le désarroi d'un jeune couple au Caire qui s'attire tous les problèmes du monde et rêve d'une autre terre promise : l'Italie.
Le Festival de Mumbai, fait par la MAMI (Mumbai Academy Of Moving Image) et sponsorisé par Tina Ambani, patronne de Reliance et grande mécène indienne pour les arts, est devenu au fil des ans le principal événement cinématographique du pays.
Cette année, un hommage a été rendu aux grands artistes Shammi Kapoor, M.F Husain et Mani Kaul lors d'émouvantes cérémonies. Les salles de Cimemax Versova, à Andheri, frôlent le gigantisme tout en étant très accueillantes. Difficile d'imaginer la foule qui se pressait aux portes des cinémas. Toutes les projections ont fait le plein. Afflux aussi au marché du film où des professionnels d'Asie et d'ailleurs se sont rencontrés pour passer des contrats sur les droits de distribution.
C'est un film français, My Little Princess, de Eva Ionesco, avec Isabelle Huppert, qui a raflé le Grand prix (Golden Gate Award doté de 100 000 roupies) et aussi le Prix d'interprétation.
Cette année, grâce à UniFrance films et au service culturel de l'ambassade de France en Inde, le rendez-vous «With french cinéma» a obtenu un très vif succès. D'impressionnantes files serpentaient devant les salles pour voir l'excellente sélection française, des 'uvres qui ont déjà acquis leur prestige à Cannes, comme L'Artiste de Michel Hazanavicens, Les Neiges du Kilimandjaro de Robert Guédignan et Les Bien-aimés (avec Catherine Deneuve) Christophe Honoré.


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