Algérie

13e Festival Algérie : La musique andalouse au centre d'une conférence



Le véritable créateur de la musique andalouse n'est pas Zyriab, mais Ibn Baja.En marge du 13e Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes, l'universitaire algérien, Abdellah Hammadi, a donné une conférence, lundi après-midi, au palais de la Culture Moufdi Zakaria de Kouba, portant sur l'origine de la musique andalouse.
D'emblée, l'orateur souligne que le véritable initiateur de la musique andalouse est l'érudit et musicien Abou Bakr Ibn Baja. Il explique que pour aboutir à cette affirmation, il s'est basé, au préalable, sur les écrits d'Ahmed Al Tifachi, un érudit du XIIIe siècle. L'origine de son prénom provient d'un village, Tifache, situé dans la wilaya de Souk Ahras.
«Quand on parle de la musique andalouse, on prononce le nom de Zyriab, en disant que c'est le créateur de la musique andalouse. C'est tout à fait faux. Le maître suprême est Ibn Baja».
L'érudit Al Tifachi est revenu sur l'évolution de la musique andalouse dans un traité de musique intitulé «Le plaisir de faire écouter dans la science de l'audition». Abdallah Hammadi a consulté ce manuscrit au niveau de la Bibliothèque nationale de Madrid.
Selon le conférencier, la musique andalouse a connu trois étapes importantes tout au long de son parcours. La première coïncide avec la conquête de Tarek Ibn Zyad, jusqu'à la chute des rois Tayfa. Durant cette première étape, la musique se caractérisait par une musique berbère, amazighe et juive.
La deuxième se caractérise par la présence de quelques musiciens, venus de l'Orient vers l'Occident, qui ont fait évoluer la musique andalouse jusqu'à l'arrivée de Zyriab en 1822. En effet, cette étape est traversée par l'enrichissement du patrimoine musical oriental, créé par les frères Mawoussili, hérité par Ziryab et transmis en Andalousie.
Quant à la troisième, elle a débuté avec l'arrivée des Berbères (les Almoravides) au pouvoir en Andalousie. Au temps du pouvoir berbère, précise Abdallah Hamamdi, l'Andalousie a connu le vrai génie musical andalou avec à la fois le poète, le philosophe, le compositeur, le médecin, et géomètre berbère Ibn Badja. Celui-ci est né à Saragosse, entre 1077 et 1082, et mort empoisonné à Fès vers 1138.
Le penseur, Al Tifrachi, a mentionné dans son manuscrit qu'Ibn Baja a fait une fusion entre la musique chrétienne et l'héritage arabo-musulman-berbère, musulman- -andalou héritée par Zyriab- donnant naissance à une troisième tendance qui n'est autre que la musique andalouse.
Cette dernière s'est développée, par la suite, en Afrique du Nord et dans une partie de l'Europe. L'universitaire Abdallah Hammadi a également révélé que cet héritage oriental vers l'Andalousie a été bien accueilli par les Andalous, les chrétiens, les Arabes, les Berbères et les juifs, et ce, jusqu'à la mort de Zyriab en 852.
«A sa mort, on constate l'évolution de la musique andalouse avec la naissance des ?mouachahhate? et des ?zadjels?, marquant la vraie création de la musique andalouse. Je pense que les mouachahhate et les zadjels sont la base fondamentale de la vraie musique andalouse.
Ces deux paramètres ont évolué vers le XIe et XIIe siècles, coïncidant avec le pouvoir des Berbères en Andalousie. La véritable révolution qui a donné naissance à la musique andalouse que nous connaissons et apprécions aujourd'hui est survenue quelque trois siècles après le décès de Zyriab.»


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