L'Association étoile culturelle d'Akbou, connue par son Hit-parade des plus éloquents, avait donné et donne encore, ce que des mouvements hautement structurés et hyper-soutenus n'avaient pu réaliser à ce jour, en dépit des moyens colossaux dont ils s'abreuvent. Elle innovait d'année en année et faisait escale, là où la beauté artistique se manifesterait ou, nécessiterait un accompagnement ou, une mise en ?uvre d'un projet.Au sein de l'Etoile Culturelle que nous appellerons plutôt, «Ecole d'une autre chance» Il n'existe pas une discipline artistique, du moins celles connues et pratiquées dans notre pays, qui aurait échappé à l'agenda de cette association, qu'aura dirigé d'une main de maître, Mr Mouloud Salhi depuis un peu plus de deux décennies, avant de se voir encensé en 2018, par les habitants de cette contrée, qui l'ont hissé à la tête de l'APC d'Akbou, deuxième importante municipalité de la wilaya de Béjaïa, de par le nombre d'habitants.
Cette année donc et par fidélité à un public qui ne tarissait point d'éloges à son égard, l'Etoile nous arrose encore une fois de son génie, comme pour nous faire oublier ce climat maussade, peint d'incertitude, qui reconquiert notre univers et obscurcit notre espace. Elle récidive donc à travers un festival de poésie en hommage au poète Ahmed Lahlou, Cet acteur hors du commun ,ayantjoué avec une très grande dextérité, le rôle de Si Mohand ou Mhand, qu'on lui avait confié dans le film qui portait le nom de ce poète errant.
Ils étaient un peu plus de soixante-dix concepteurs et forgeurs du verbe (poètes), dont un bon nombre de femmes,venus de 07 wilayas du pays,pour prendre part à cette rencontre lyriquetoute de charme, d'émotions, mais aussi de beaux rêves.
Durant les deux premiers jours de ce rendez- vous ensorcelant, où l'émotion régnait en maître absolu sur les lieux et les c?urs attendris d'une bonne partie de l'assistance, plusieurs poètes se sont vus invités nommément par les membres du jury qui veillaient au grain pour d'une part, éviter toutes fausses notes qui pourraient entacher cette quaâda poétique que toute la région de la Soummam attendait avec impatience et d'autre part, écoutermais aussi savourer en commun ces moments de délices que nous offraient agréablement nos chantres, dans les trois langues agréées en Algérie.
Plusieurs thèmes abordés dans un diagramme on ne peut plus ingénieux, auraient reçu l'approbation d'une assistance elle aussi, absorbée par cet océan de rêves, pareils aux vagues de l'océan. Pour ne citer que ce maître incontesté de poésie et professeur de musique en l'occurrence Hamidouche Amirouche qui a réussi à être longuement applaudi par une assistante pourtant exigeante,pendant qu'il lisait un poème en relation directe avec les événements que vit ces derniers temps, notre pays et qui a trait à la murailleidentitaire, hautement légendaire, qu'on voudrait fragmenter.
Notre poète, à travers ce véritable cri du c?ur, s'est appliqué de sorte à briser les tabous qui entourent cette page d'histoire qui n'a encore, pas livré tous ses secrets, En d'autres termes, il a su avec les nombreuses recherches qu'il entreprenait avec des vieilles connaissances, marier l'histoire avec l'espoir,dans un univers dominé dans la plupart du temps par une large confusion de données.
D'autres participants, à l'image de Guechari Mourad, qui avait pour rappel obtenu le 1er prix lors de la 11 ème édition, aura fait cette année une sortie des plus spectaculaires, compte tenu des thèmes arborés, de la qualité des messages qu'ils véhiculaient mais aussi, du ton utilisé et qui a mis l'assistance dans une alerte incontestable. Il faut dire qu'on croyait être pris sous les mots incendiaires de Mahmoud Derrouichelorsqu'il plaidait la cause de sa patrie. Mourad lui, plaidait d'autres causes plus récentes et parfois même, émouvante.
Il savait utiliser les mots quand il fallait défendre la femme. Cette poésie émanant des profondeurs de son âme n'est pas uniquement constituée de mots tendres et rimés couvrant des circonstances . Ce sont des messages riches de sens, destinés à être déchiffrés et mis en tourelle. En somme, au-delà d?une poèsie raffinée qui fait de lui un maître avéré, Mourad lui-même représente une école qu'il faudrait avoir la hardiesse de peindre et d'intégrer dans les programmes scolaires.
Une autre étincelle du nom de Samira Bensid de Seddouk, qui a brillé de ses mots humoristiques mais également lourds de sens. C'est une poétesse d'un autre genre. Des montages poétiques en contraste avec le naturel. en usant des mots qu'elle découpe, qu'ellerecolle. Qu'elle entache, qu'elle embellie en suite. Qu'elle persifle et apprivoise juste après, le tout dans un style philosophique éloquent. Suivons cet extrait de l'un de ses poèmes : «Je suis belle car je suis moche. je connais bien cela. En fait, je connais tout, même si je ne connais rien. Une chose me réconforte, celle de ne pouvoir rien faire, tout en pouvant tout faire. Je l'aime parce qu'il ne vaut pas la peine. Je travaille beaucoup avec mon sommeil profond»
Ayant le pouvoir et la maitrise des mots, la jeune poétesse ne se gène aucunement à nous transcender,en aval comme en amont, du virtuel au réel à bord d'un moule poétique qui nefait que susciter l'admiration des présents. De l'avis de plusieurs participants, ces rencontres dont beaucoup ignoraient le véritable objectif, sont une réussite inestimable essentiellement, sur le plan de la formation des poètes de demain. Sidi Abdelkader Malek, ex-organisateur et lui-même, poète : «Je vous donne un exemple encore vivant.
Vous venez d'écouter le poète HamidoucheAmirouche que vous-même,avez qualifié d'éminent. Si on jetait un regard sur les premières éditions qui datent de treize années en arrière, ce même auteur qui avait pour rappel, participé aux premières éditions, était loin de pouvoir construire une phrase dans un moule poétique où, garnie de rime et de sens. Aujourd'hui, il n'est plus ce qu'il était. Il a mûri sur tous lesplans La preuve en est, sa poésie est attrayante aussi bien du point de vue thématique que dans le choix des termes injectés.»
Le 3ème et dernier jour a été consacré à la séléction des lauréats et à la remise des prix en présence d'une assistance, que même la grande salle du centre culturel Abderrahmane Fares, ne pouvait contenir. Les autorités communales, à leur tête Mr Salhi Mouloud, Le président du comité des fêtes et bien d'autres élus de l'APC , étaient tous là, à attendre ce moment crucial où l'on désignerait les trois illustres forgeurs du verbe. A la fin, la commission aura donc statué, de décerner le 1er prix à MrAguéchariou Mourad de la Commune de Chellata. Le 2ème prix a été remis à Mr Hettak Moussade Sidi Aichet le 3ème à Mr Boudjennad Mohammed d'Akbou. Il faut préciser que d'autres prix d'encouragement ont été ajoutés.
Il s'agit du prix de la production féminine décerné à Mme Ferhani Malika, et du prix d'encouragement, attribués à Haroun Karim et Youcef Djillali, enfin, Le prix du jury est revenu à Hamidouche Amirouche qui, il faut bien qu'on le dise, aura été très remarquable aussi bien dans la manie qu'au niveau de la thématique. Ce que nous devons souligner au passage, c'est surtout ce cordon ombilical pourtant morcelé à bien des desseins mais, ressuscité le temps d'une rencontre poétique pour permettre aux uns et aux autres, de se connaître, de s'échanger pour qu'ensemble, avec l'expérience des uns et l'envie de faire des autres, on pourrait mettre fin à l'amateurisme embarrassant pour accoster au final au zénith de la vertu.
Comme chaque début à sa propre fin, Le mot de clôture a été présenté par le président de l'APC d'Akbou qui, avant de remercier les lauréats de cette rencontre, aura remercié tous ceux qui, de près ou de loin, avaient injecté de la sève à ce verger en pleine floraison, en référence, aussi bien aux organisateurs qui auraient veillé des nuits durant à la mise sur pied de la croisière poètique que des participants venus en nombre pour donner plus de tonus et de charme à ce rendez-vous culturel. Il ne manquera pas de faire un bref historique de ces rencontres qui ont permis à des jeunes de plusieurs wilayas d'émerger et de réussir leurs parcours à partir des perrons de l'Etoile Culturelle d'Akbou.
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Posté Le : 07/01/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : H B
Source : www.lnr-dz.com