Algérie

1330 bouteilles de gaz toxiques seront détruites avant mars 2018



Ce lot de bouteilles déclassées contient des gaz toxiques et inflammables au contact de l'atmosphère tels que le méthane, l'ammoniac, l'acétylène, l'argon, le gaz carbonique...Le risque d'explosion de 1330 bouteilles rebutées, contenant des gaz toxiques, en souffrance depuis plusieurs années au niveau de la filiale locale de la société Linde Gaz Algérie, ne menacera plus les habitants de la wilaya de Annaba. En effet, le wali, Mohamed Salamani, qui a été saisi de ce risque a pris en charge cette affaire qui relève de la sécurité publique. «L'élimination totale de ces bombes à retardement devrait intervenir avant le mois de mars 2018», avons-nous appris de sources proches de cet explosif dossier.
Préalablement, le chef de l'exécutif a reçu le P-DG de Linde Gaz Algérie, qui lui a présenté la situation, en soulignant le risque latent sur le voisinage et les riverains, d'autant plus que ces centaines de bouteilles rebutées sont stockées dans la zone industrielle (ZI) Pont Bouchet de Annaba.
Le wali a convoqué, alors, la commission de sécurité, élargie aux représentants de Linde Gaz et leur expert, pour statuer sur la question. «Conscient de l'urgence de la situation, le wali a décidé de créer par arrêté, une commission de haut niveau chargée de traiter en urgence cette affaire. Cette commission s'est réunie à deux reprises et des initiatives ont été déjà engagées, dont la destruction définitive de ces bouteilles à gaz toxiques qui interviendra avant mars 2018», a tranché cette commission.
Rappelons que ce dossier a été rendu public par notre journal (Lire ElWatan du 19/10/2017). En effet, spécialisée dans la production, la distribution et la commercialisation des gaz industriels et médicaux, Linde Gaz Algérie, société germano-algérienne, voulait se débarrasser de cette véritable bombe à retardement dont l'état de dégradation avancé de ces bouteilles en dit long sur le risque de catastrophe qu'encouraient les riverains. Contacté, le directeur de Linde Gaz Annaba a refusé de s'exprimer sur la question. Ce qui n'est pas le cas pour le président-directeur général (P-DG) de la société, un expatrié, installé à Alger.
Selon Pierre Chevallier, qui confirme l'information au téléphone, «les autorités algériennes sont au courant de cette affaire. Il s'agit de 1334 bouteilles de gaz issues des différents sites relevant de notre société dont on ignore parfois la nature de son contenu. Par mesure préventive, nous avons fait appel à un bureau d'études spécialisé et réputé dans le domaine à Annaba pour nous assister avec les autorités algériennes à l'effet de procéder à leur destruction dans un milieu sécurisé.»
Pour ce faire, la société a saisi le wali de Biskra, puis la direction des mines de Annaba, à l'effet d'une évacuation et destruction dans un périmètre militaire sécurisé. «Ce lot de bouteilles à détruire est actuellement stocké sur le site de Linde Gaz Algérie de Annaba, dans la zone industrielle Pont Bouchet, à moins de 500 m de la ville d'El Hadjar et mitoyenne avec des dizaines d'entreprises publiques et privées.
Le risque de fuite et d'accident lié à ce stockage à ciel ouvert est fort probable, d'où l'urgence d'une évacuation et destruction sécurisée», alertait Fayçal Loudjani, un expert désigné par la société Linde Gaz pour l'accompagner dans cette délicate opération.
«En cas d'explosion d'une bouteille de gaz, une réaction en chaîne entraînerait la déflagration des autres bouteilles et ferait pleuvoir une pluie de projectiles incendiaires dans un périmètre indéfini autour du site de Linde Gaz dans la zone industrielle Pont Bouchet», prévient encore et fermement ce spécialiste auprès du Centre national des technologies de production plus propres (CNTPP) qui dirige le bureau d'études Général Environnement à Annaba.
Pour mémoire, ce lot de bouteilles déclassées contient des gaz toxiques et inflammables au contact de l'atmosphère, tels que le méthane, l'ammoniac, l'acétylène, l'argon, le gaz carbonique, etc.


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