1300 spectacles record battu

Toussoteux et fiévreux ! A Avignon, le festival «In», et son grand frère le festival «Off», ont mis quelques jours à trouver leur rythme habituel, gagnés par quelques quintes hors de saison. La faute à la météo très médiocre qui a entaché en France une bonne partie de la première quinzaine de juillet.D'ailleurs, le 7 juillet la foudre s'est abattue sur un haut-lieu de l'histoire locale : le majestueux Palais des papes, endommageant légèrement la toiture. Ce monument est le témoin du schisme historique qui avait coupé l'Eglise catholique en deux, plusieurs générations de papes s'étant établies dans cette ville et dans ses alentours de 1308 à 1378. Il reste dans le Vaucluse des endroits qui conservent la trace de ce passage dans leur nom, telle l'Enclave des Papes ou encore le petit village vigneron de Châteauneuf du Pape.Pluie ou pas, vent ou pas, froideur ou pas, le célèbre pont St-Benezet, plus connu sous le sobriquet de Pont d'Avignon, lui, n'a pas bougé. Coupé au milieu du Rhône, il ne craint plus aucune offense. Ce n'est pas le cas des comédiens et professionnels de l'univers artistique qui ont vu d'un mauvais ?il le grignotage des droits des intermittents du spectacle. En France, tout l'édifice culturel repose sur ces précaires qui voient la caisse de chômage compléter leurs périodes d'inactivité.Si cet acquis est remis en cause ne serait-ce que partiellement, beaucoup ne pourront plus assurer leur travail, contrariant nombre d'activités culturelles en France de se tenir, tellement la présence de ces travailleurs est importante pour le fonctionnement normal de nombre de festivals. Le festival «In» d'Avignon, celui qui est financé largement par de l'argent public a vu des mouvements de grève empêcher des représentations. Le «Off», lui, repose sur le travail souvent de plusieurs mois de comédiens qui ont besoin de ce festival pour vivre en rentrant de l'argent et en étant vus par des professionnels programmateurs.Cette année à Avignon, le festival «Off» dépasse allègrement la barre des 1300 spectacles de tous les styles. Huit nouveaux théâtres ont été créés pour l'occasion, dont un a l'intention d'être permanent. Si tout a donc débuté lentement, la vitesse de croisière était atteinte avec le long week-end du 14 juillet, jour de la fête nationale française. Il était difficile, dimanche et lundi, de trouver des places pour les spectacles les plus demandés.Alors que pour les petites scènes, les comédiens redoublaient d'efforts pour être visibles par l'affichage et rivalisaient d'ardeur pour se faire connaître, distribuant des milliers de flyers. Dans quelques jours, certains feront les comptes et repartiront avant la fin bredouilles, alors que d'autres iront jusqu'au bout de cette grande et unique fête du théâtre, heureux des dates promises pendant l'année à venir.