Algérie

1200 logements, aucun équipement public



Après des années d'inertie, les autorités de la wilaya de Boumerdès semblent engagées dans une course contre la montre pour éradiquer les chalets qui pullulent encore à travers 14 communes de la région.Mais le rythme accéléré de démantèlement de ces habitations provisoires a démontré ses inconvénients dans de nombreuses localités. A Bordj Menaïel, 800 familles qui habitaient des chalets ont été relogées la semaine passée dans une cité dépourvue d'infrastructures publiques. Le site est à l'état de chantier. Il abrite également 400 appartements qui sont en cours de réalisation. Les espaces extérieurs aux blocs déjà attribués ne sont pas bitumés ni couverts en gazon ou d'arbustes comme cela se fait ailleurs.
Pis, aucune aire de jeu, ni parking n'ont été aménagés sur place. Les travaux de la voirie et les accès à la cité ne sont pas encore achevés. Idem pour les rez-de-chaussée des immeubles et les locaux commerciaux, qui risquent d'être transformés dans un futur proche en refuge pour les délinquants. Le réseau d'assainissement, lui, est laissé à l'air libre et finit à une centaine de mètres de la cité. Les enfants des nouveaux résidants suivent leurs cours au niveau des écoles où ils étaient scolarisés.
L'APC va, selon le maire, leur assurer le transport scolaire jusqu'à la fin de l'année. Le projet d'école primaire prévu sur le site n'est pas encore lancé. Menée tambour battant, cette opération de relogement a fait beaucoup de mécontents. La population locale dénonce la «hogra» dont a été victime une vieille de 84 ans qui vivait seule dans un chalet depuis 2004. La concernée a eu droit à un studio très dégradé dans une ancienne cité, alors que tous ses anciens voisins ont bénéficié d'appartements neufs. «C'est de l'injustice. Cette vieille devait être la première à être prise en charge par l'Etat, mais on lui a donné un studio inhabitable, non raccordé ni à l'électricité ni à l'eau potable, qui était abandonné par l'Opgi depuis des lustres. Les autorités locales ont réparé cette injustice deux jours plus tard après la publication de l'appartement octroyé à la malheureuse sur les réseaux sociaux».


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