12 filiales assainies

Le P-DG de Grepco réussira-t-il à relever le défi ' En affichant de façon très claire, devant les représentants de la presse, les ambitions de la structure placée sous sa responsabilité et en mettant en relief les préparatifs de son offensive, ce cadre dirigeant s'est pratiquement interdit toute reculade.
Réaliser 30 000 logements sociaux locatifs dans une douzaine de wilayas de l'est du pays avec 13 000 salariés, dont 7 000 à créer au courant des deux prochaines années, engager dans ces mêmes wilayas les travaux pour la construction d'ouvrages d'art et de viabilisation, redynamiser la promotion immobilière en participant directement aux projets de logements sociaux participatifs et autres habitations individuelles, telles sont, entre autres, les missions imparties par la Société de gestion des participations INJAB au Groupe des entreprises publiques de construction (Grepco) ayant siège à Annaba. Cette entité économique en charge de 12 filiales implantées à Annaba, Batna, Skikda, Constantine, Sétif, Béjaïa, Barika, Oum El-Bouaghi, Guelma, Tébessa, Tarf et Jijel, veut mettre un terme à la mise à mal durant presque deux décennies de son patrimoine de production. Ce n'est pas un plan de reprise économique, mais une véritable refondation du groupe auquel s'est attelé, depuis quelques mois, Amar Guelati, son président-directeur général. Par son ampleur, par le calendrier très serré de mise à exécution, par les efforts de tout instant qu'elle impose à l'ensemble des effectifs, la tentative de redressement est sans précédent en Algérie. L'objectif a été claironné par la direction générale du groupe. Les 12 filiales ont été mises en état d'alerte car il s'agit de réaliser, ni plus ni moins, 30 000 logements sociaux locatifs (LSL) dont 6 000 à réceptionner dans les prochains mois. C'est pourquoi les cadres dirigeants du groupe veulent d'abord réhabiliter l'outil de travail dont l'usure a atteint le point de non-retour. L'enveloppe financière de plusieurs dizaines de milliards dégagée par l'Etat réduira le déficit en équipements et matériels d'intervention à sa plus simple expression. La célérité mis dans l'émission des avis d'appel d'offres pour l'acquisition d'équipements (8 milliards de DA) démontre, si besoin est, toute l'importance accordée à cet aspect sans lequel les activités de la construction et du bâtiment relèveraient de l'archaïsme. L'assainissement de la situation financière des 12 filiales du groupe pour un montant de 12 milliards de DA décidé par le gouvernement avec l'effacement des dettes fiscales (3,5 milliards de DA) et parafiscales (4,5 milliards de DA) est une preuve supplémentaire de la volonté des plus hautes autorités du pays de relancer le secteur du bâtiment sans lequel rien ne va. Au-delà de ces opérations de mise à niveau des entreprises sous tutelle de Grepco, le même gouvernement envisagerait, dans la même logique de soutien à l'activité économique, de décharger dans une certaine mesure les filiales de leurs obligations fiscales et parafiscales. Cette offensive politique du gouvernement peut être assimilée à une bataille socioéconomique. Le PDG de Grepco réussira-t-il à relever le défi ' En affichant de façon très claire devant les représentants de la presse, les ambitions de la structure placée sous sa responsabilité et en mettant en relief les préparatifs de son offensive, ce cadre dirigeant s'est pratiquement interdit toute reculade. Regonflé par une série de points positifs comme le respect des délais impartis à ses filiales pour la réalisation d'un lot de 6 000 LSL à travers plusieurs régions de l'est du pays, stimulé par la politique des marchés de gré à gré appliquée au profit des entreprises publiques dans le cadre des projets de réalisation de logements sociaux et encouragé par l'apport d'argent frais consenti par l'état pour rénover l'outil de production, Amar Guelati a choisi de faire confiance à son ancien staff dirigeant. Elle semble être restée intacte au lendemain des perturbations créées, il y a une dizaine de jours, au sein d'une des filiales par une grève de la faim entamée par deux secrétaires principales. Le plan de charge est important. Il entre dans le programme quinquennal 2010/2014 du 2e million de logements initié par le président de la République. Cependant, si le PDG de Grepco veut aller vite en besogne c'est qu'il mise sur l'évolution spectaculaire de la demande de logements et autres équipements publics qui sont la raison d'être de ses filiales. Comme il mise aussi sur l'octroi des marchés de réalisation de gré à gré dont celles-ci bénéficieront. Amar Guelati a donc choisi de placer la barre très haut pour ne pas avoir à vivre les problèmes auxquels avait été confronté son prédécesseur. Un assainissement important avec un effacement des dettes fiscales et parafiscales, une enveloppe financière pour acquérir le nécessaire en équipements et matériels de construction, un renforcement des effectifs qui passeront de 6 000 à 13 000 salariés, un plan de charge consistant, que faut-il de plus pour une réelle redynamisation des activités des 12 filiales et de là, celle du groupe ' «Nous sommes demandeurs de main d''uvre qualifiée dans la construction. Il est de plus en plus difficile d'en trouver sur le marché national. Là est notre principale appréhension», a affirmé le PDG de Grepco. Cette appréhension sera-t-elle enregistrée par les responsables du secteur de la formation professionnelle d'où sont issus des milliers de jeunes qui disparaissent aussitôt formés dans les métiers du bâtiment '