Algérie

12 familles jetées à la rue El Madania (Alger)



Le président de l'APC d'El Madania que nous avions tenté de rencontrer pour recueillir des informations concernant le sort de ces familles, s'est dérobé de ses responsabilités et, usant de subterfuge pour s'éclipser.
Les familles en pleurs, dont les affaires ont été réquisitionnées et entassées dans le parc de l'APC, se disent déterminées à rester sur les lieux jusqu'à obtention de logement comme leur permet la Constitution.
Dès les premières heures de la journée d'hier, un impressionnant dispositif de police était déployé à proximité de la chaussée au niveau de la rue Belkacemi (Ravin de la femme sauvage) où les familles avaient construit des abris de fortune. «Je ne comprends pas pourquoi le maire m'a autorisé à construire une baraque en me promettant un logement, pour ensuite me dénigrer et me jeter à la rue en compagnie de mon épouse et de mes enfants», fulmine un des pères de famille.
La même réflexion est répétée par bon nombre de personnes. Parmi ces familles figurent deux repentis de l'ex-Armée islamique du salut (AIS) qui, exhibant un document avérant leur statut de repenti, déplorent «le manque de considération accordé par les autorités locales aux familles qui ont fait l'objet de recensement au sein des deux sites (bidonvilles Al Afia et Oued Knis)».
«Nous avons déposé les armes en 2002 par conviction et aujourd'hui, nos familles sont jetées à la rue comme des malpropres», ajoutent ces derniers. Le spectacle des familles entourées de ribambelles d'enfants était insoutenable tant pour les passants que pour certains policiers qui éprouvaient de la compassion. «Privés de scolarisation, ces quelques dizaines d'enfants innocents constituent de potentiels criminels voire terroristes», déplore en pleurs un sexagénaire et ancien moudjahid.
Les pauvres femmes qui s'étaient affalées à même le sol, pleuraient leur détresse à qui voulait les entendre. Au même moment, des employés de l'APC s'employaient à peindre les murs où étaient inscrits des slogans et revendications des familles qui entretenaient un espoir d'être relogées dans les plus brefs délais. «Nous avons cru aux promesses du P/APC et du wali délégué et ils nous ont trompés», rage une des femmes aux policiers qui tentaient de calmer les esprits.
Pendant ce temps, le P/APC d'El Madania s'était retranché à l'intérieur du parc de la commune. Nos tentatives de le rencontrer à l'intérieur du parc où nous nous sommes introduits, ont été vaines car nous avons buté sur le refus catégorique signifié par le responsable du parc qui nous a mis dehors manu-militari. «Nous possédons une liste de personnes ayant bénéficié injustement de logements et parmi ces personnes figurent des employés de l'APC, des fonctionnaires, des femmes et des jeunes célibataires», ont dénoncé des jeunes qui ajoutent que «notre problème se situe au niveau de M. Chouchane et M. Djemaâ»,
insinuant que «c'est à ce niveau que nos dossiers ont été substitués». Toutes les tentatives de connaître le sort réservé à ces familles n'ont abouti qu'à des dit-on. Ce qui est certain, c'est qu'en l'absence d'informations émanant du premier responsable de la commune, toutes les hypothèses sont permises. Pour l'heure, les familles, loin de se décourager, «jurent de ne pas quitter les lieux quitte à mourir».


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