Algérie

12 000 milliards de charges fiscales dans la nature



Transfert illicite de devises, fuite de capitaux dans les valises, créances fiscales non récupérées auprès des entreprises, auxquels il conviendrait de tenir compte des 45% de l'économie nationale demeurant sous le joug des barons de l'informel, en compagnie des importantes quantités de marchandises acheminées hors de nos frontières par la contrebande, puis, en incluant les fausses déclarations des chiffres d'affaires, voilà que l'Etat malgré son armada de structures administratives et d'agents du fisc, confirme son incapacité à empocher l'argent qui lui revient, en le laissant fructifier ailleurs que dans les caisses du Trésor public depuis de nombreuses années.De l'aveu même du ministère des Finances, 100 milliards de dollars représenterait le montant des impôts non-récupérés par l'administration fiscale ces dix dernières années, comme si l'Algérie n'avait pas de ressources humaines qualifiées pour recouvrer un argent qui soulagerait grandement les chômeurs que compte le pays. L'accumulation de capitaux faramineux en dehors des circuits étatiques où ils pourraient servir l'intérêt général montre les limites d'une administration pourtant qualifiée d'omnipotente, et bien armée, pour se passer des services de l'administration judiciaire à qui le gouvernement a demandé de se charger de la récupération des fonds dormants s'élevant à 12 000 milliards de dinars.
Ces 12 000 milliards de dinars ne concernent que les amendes et les procès-verbaux, d'après les dires du directeur général des impôts, auxquels, il faut additionner les dettes des entreprises, les montants bénéficiant d'un ajournement pour leur payement, et les échéanciers de certains opérateurs économiques qui avancent que la conjoncture économique étant défavorable, de ce fait leur trésorerie aurait besoin d'oxygénation en recettes sonnantes et trébuchantes, pour surseoir à leurs obligations vis-à-vis de la fiscalité ordinaire. Il y a un espèce de laisser-aller dans le domaine des responsabilités à en croire le directeur général des impôts, Mustapha Zikara, qui a indiqué que les charges fiscales qui n'ont pu encore être recouvrées à ce jour s'élèvent à 12 000 milliards de dinars.
Ce chiffre de 12 000 milliards de dinars, révélé hier, correspond exactement à celui annoncé par le même responsable en décembre 2017 comme «reste à recouvrer» ont noté les observateurs. Même les 11% montant des recouvrements sur la totalité des 12 000 milliards de dinars, qu'a fixé comme objectif le gouvernement n'ont pu être encaissés par l'administration fiscale ou judiciaire, sous le fallacieux prétexte, que notre économie traverse des périodes de turbulences financières, en raison de l'effondrement des recettes pétrolières. En ces temps financièrement malaisés, où l'essentiel des rentrées fiscales proviennent de la fiscalité pétrolière, et de la fiscalité ordinaire qui a pour principal pourvoyeur le consommateur algérien, dans sa diversité, il serait sage et opportun pour l'administration fiscale de faire preuve de plus de rigueur.


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