1160 véhicules importés avec des licences déjà utilisées

En trois ans, quelque 1160 véhicules, type grosse cylindrée, ont été importés avec de vraies-fausses licences d'importation, dont bénéficient les anciens moudjahidine, apprend-on de source bien informée.Une enquête fait état de remise sur circuit de licences déjà utilisées, subtilisées des services des archives des douanes par des agents véreux. Un dépôt de plainte à l'encontre de ces derniers a été demandé par le DG des Douanes, alors que l'enquête se poursuit toujours. C'est le branle-bas de combat dans l'administration douanière. Il y a quelques jours, en voulant payer les droits et taxes de son véhicule qu'il a importé avec une licence d'ancien moudjahid, un citoyen s'est rendu compte que le document qu'il a acheté à raison de 200 000 DA auprès d'un douanier s'est avéré déjà utilisé pour le dédouanement d'une autre voiture. Le pot aux roses découvert, une enquête est ouverte par l'inspection générale.Les premiers résultats sont effarants. Rien que durant la période entre 2010 et 2013, quelque 1160 véhicules, type grosse cylindrée, ont été dédouanés avec des licences accordées aux anciens moudjahidine, déjà utilisées à plusieurs reprises. Le procédé consiste à retirer des archives les licences déposées dans le cadre d'une importation puis les revendre pour 150 000 à200 000 DA à des particuliers qui veulent bénéficier de l'exonération des droits et taxes douaniers. Par exemple, le dédouanement d'une Mercedes, qui coûte dans les 6 à 7 millions de dinars, ne coûtera pas plus de? 100 DA !Ainsi, une seule licence a été utilisée pour dédouaner jusqu'à six voitures grosses cylindrées, alors que ces documents ont une durée de vie de trois ans, au cours de laquelle le bénéficiaire ne peut importer qu'une seule voiture. Les premiers résultats de l'enquête menée par les douaniers et qui est toujours en cours montrent que ces trafics ont été enregistrés principalement dans les services des douanes des Pins maritimes, de Aïn Taya et de Mostaganem et les marques concernées par les indues exonérations des droits et taxes sont surtout les allemandes et les françaises.Actuellement, de nombreux douaniers sont dans le collimateur alors que leur directeur général a exigé un dépôt de plainte.En attendant les résultats de l'enquête judiciaire, l'inspection générale compte élargir ses investigations à d'autres structures en raison des graves défaillances constatées dans la gestion des licences d'importation délivrées aux anciens moudjahidine.Comment se fait-il que des documents remis à l'administration douanière soient retirés des archives pour être revendus sur le marché ' Un tel document n'aurait-il pas dû être barré et son numéro enregistré pour qu'il ne puisse plus être remis dans le circuit des importations de véhicules ' Autant de questions dont les réponses vont certainement lever le voile sur les grandes failles qui entachent la gestion des services de dédouanement.