PrEs de 6 000 logements seront livrés dans moins de trois années. Ils abriteront une population avoisinant 25 000 habitants.Si les demandeurs de logements «harcèlent» les autorités locales les sollicitant à presser le pas dans la réalisation et l'attribution de ces habitations, celles-ci (les autorités) sont imperturbables dans la gestion d'une telle question. L'exemple attestant une telle évidence est de visu perceptible dans la partie sud du douar Boudjemaâ, rattaché à la commune de Hassi Boudjemaâ. Plus de 113 logements, livrés en 2013, sont à l'abandon total, livrés au pillage et aux actes de vandalisme. Pis, ils sont, dans leur majeure partie, transformés en lupanars au su et au vu de tout le monde. Un tel abandon n'est pas sans susciter le remous et l'ire des riverains ayant frappé à toutes les portes pressant l'administration locale l'invitant à passer à l'attribution des habitations abandonnées.
En vain. Jusque-là aucune explication n'a été donnée alors que les habitations, bâties sur des immeubles de deux niveaux, sont d'une architecture innovante. La wilaya d'Oran enregistre le plus grand nombre de projets de logements sociaux. Toutefois, elle accuse du retard à l'échelle nationale. «On recense 16 projets totalisant 7638 unités dans cette situation», a indiqué le ministre de l'Habitat et de la Ville Abdelwahid Temmar, au terme d'une visite de travail et d'inspection qu'il a rendue récemment dans la wilaya d'Oran. D'ailleurs, il a même tenu une réunion avec les maîtres d'oeuvre en charge de la réalisation du programme Aadl.
Le ministre, qui connaît parfaitement la situation dans la wilaya d'Oran pour y avoir occupé la fonction de directeur de l'urbanisme durant de longues années, est allé dans une seule optique, accélérer la cadence des réalisations en se rendant compte que la wilaya représente 27,3% du nombre d'unités accusant du retard dans la réalisation à l'échelle nationale. Cet état de fait a été à maintes reprises dénoncé par les habitants, notamment les souscripteurs aux programmes LSP ou encore LPA, réduits à subir les
désidérata de certains promoteurs véreux, dont les chantiers enregistrent des retards sans susciter la réaction des pouvoirs publics. Les projets de logements non officiellement livrés, mais occupés par les souscripteurs, sont légion dans la wilaya. A Haï Ennour et Haï Essalem ou encore El Yasmine, des promoteurs ont trouvé la parade pour échapper aux pénalités de retard en livrant des habitations non finies aux souscripteurs contre un procès-verbal de livraison où figure, en caractères gras, la mention: «J'atteste sur l'honneur avoir reçu, ce jour les clés d'un logement fini et où ne figure aucun motif de réserve pouvant entraîner des sanctions contre l'entreprise de réalisation.»
Des bénéficiaires, usés par une longue attente et des exigences financières en hausse du promoteur au motif d'une augmentation des prix des matériaux de construction, ont accepté la mort dans l'âme de prendre possession de leurs habitations non finies et de terminer à leur charge les travaux non achevés ou non réalisés. Les cas sont nombreux à Oran et malgré de nombreux sit-in observés depuis des années, la situation n'a pas évolué d'un iota. La réaction du ministère de tutelle est salutaire, même si elle ne règle pas le problème des nombreux souscripteurs aux programmes LSP, LPA et Aadl, à Oran qui attendent patiemment d'accéder un jour à leurs toits respectifs. À ces problèmes s'ajoutent tant d'autres de déboires attendant les futurs acquéreurs appelés à prendre leur mal en patience. Le développement de leurs cités n'est sans aucun doute pas pour demain. Le relogement, à tout-venant, n'arrange aucunement la situation. Les principaux programmes de réalisation des logements Aadl, achevés et les autres en cours de réalisation, sont certes les bienvenus et tant souhaitables. Mais, ils serviront de dortoirs et cités mortes à leur naissance. Pour cause, les endroits de leur implantation sont loin de répondre aux besoins des bénéficiaires étant donné que la majeure partie de ces habitations est située loin des centres urbains, d'où le problème du transport. Il s'agit très précisément de ces logements bâtis sur le long du 4e boulevard périphérique en se rendant vers la pénétrante de la commune de Misserghine, à l'ouest d'Oran.
Dans cette localité, près de 6 000 logements, qui seront livrés dans moins de trois années, abriteront une population avoisinant de près de 25 000 habitants. C'est dire qu'un tel projet est dans l'obligation d'être suivi par la mise en place de toutes les commodités comme le transport, mais également la sécurisation des lieux étant donné que la population, devant occuper les lieux, est, d'ores et déjà isolée, ruralisée et relogée en pleine campagne qui n'est desservie par aucune ligne de transport.
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Posté Le : 23/08/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Wahib AïT OUAKLI
Source : www.lexpressiondz.com