Algérie - Miliana

11 novembre 1843-11 novembre 2008, La région se souvient



Mohamed Ben-Allel Ben Embarek, khalifa de l’Emir Abdelkader, héros de la résistance au début de l’ère coloniale, a été tué lors d’une bataille contre les forces d’agression du général Tempour à El- Mallah près de Miliana, le 11 novembre 1843.

Cerné par 800 fantassins, 500 chasseurs et une centaine de cavaliers, alors qu’il avait sous ses ordres 600 hommes, Ben-Allel organisa courageusement la défense de la région durant cette bataille. D’un coup de fusil, il tua un brigadier, d’un coup de pistolet, il abattit le cheval d’un capitaine et blessa un maréchal qui venait de lui porter un coup de sabre à la tête. A court de munitions, il s’arma de son épée et se défendait avant d’être tué d’un coup de fusil, puis décapité.

Sa tête fut exposée à Miliana et à Alger. Par la suite, un officier de l’armée coloniale fut chargé de la remettre à sa famille à Koléa. Lorsque le 12 novembre 1843, les Français présentèrent à Halima, la tête de son fils, elle poussa un cri de triomphe. Comme les femmes autour d’elle étaient affligées de désespoir, elle leur dit :

«Malheur à celle qui pleurera en signe de deuil !!»

Elle apprit la nouvelle, alors qu’elle égrenait son chapelet.
Elle regarda froidement l’officier et lui ordonna de déposer la tête de son fils devant elle. Elle la découvrit, posa un baiser sur le front et lança un grand you-you en disant : «C’est ainsi que je voulais que tu meurs ô Ben-Allel !».

Après que sa tête eut été reliée au corps, il a été inhumé avec les honneurs militaires de l’Islam. Aujourd’hui, les habitants de Ben-Allel (ex- Levacher), Les Bani-Ménaceurs, les Righas et les Bani-Farh peuvent être fiers de ce glorieux martyr, mort pour la patrie, les armes à la main. Dans plusieurs douars, au cours des veillées, on évoque les faits d’armes des célèbres cavaliers de l’Emir dirigés par Ben-Allel. Beaucoup de chants composés en sa mémoire, relatant l’épopée de Ben-Allel, ont été transmis de génération en génération.

Voici pour nos lecteurs, un extrait traduit par le poète Mohamed Belkas en 1902 :

«A sa mère, ils n’apportèrent que la tête. Enterrée maintenant à côté de l’ancêtre. Ceux de la plaine assistèrent aux obsèques. Le corps resta couché sur le champ de bataille. Dieu pour lui est Miséricorde. Lui seul sait ce qui se passe. Il réserve à la Mecque une tombe au corps de Ben-Allel.»



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