Au chapitre très pesant de la balance commerciale algéro-française, les années se suivent et se ressemblent. Sans surprise, Paris a confirmé, hier, quAlger restait «de loin» son premier partenaire commercial en Afrique. Qui plus est avec des indicateurs oscillant, selon les activités, entre hausse et stabilité.
En 2005, les flux commerciaux croisés entre les deux pays ont dépassé les 8,3 milliards (mds) deuros contre un peu plus de 7,1 mds deuros lannée davant et 6,77 mds en 2003, selon les chiffres globaux présentés à la presse par la ministre déléguée au Commerce extérieur, Christine Lagarde. Le marché algérien a été destinataire, à lui seul, du quart des exportations françaises vers lAfrique. Des fournitures diverses dun montant supérieur à 4,6 mds deuros ont pris la direction des ports et aéroports nationaux. De son côté, la France a acheté dAlgérie pour un montant de 3,68 mds deuros, léquivalent du cinquième de ses importations africaines.
Pour la énième année consécutive, la balance commerciale dégage un solde positif de 980 millions deuros au profit de la France, soit un taux de couverture des importations par les exportations de 126,6 %. Décortiquée par segments dactivités, la configuration des échanges commerciaux franco-algériens na pas profondément changé. Navires et avions de fret mettent le cap sur lAlgérie avec des fournitures diverses: automobile, matériel aéronautique, produits pharmaceutiques, équipements mécaniques.
Pour diversifiées quelles soient, les exportations françaises nen sont pas moins dominées par le secteur de lautomobile. Conséquence de larrêt des véhicules de moins de trois ans, la part française dans le marché algérien a baissé dune vingtaine de millions deuros. Elle sest établie à un peu plus de 807 millions deuros contre près de 829 millions en 2004 et 724 millions en 2003. Pour autant, lAlgérie est toujours perçue par les constructeurs français comme lun des marchés les plus porteurs. Un marché auquel les firmes françaises ont vendu quelque 141 millions deuros en pièces de rechange et divers équipements auto.
La France sest également frottée les mains à la vue, au soir de décembre 2005, du montant de la facture aéronautique: près de 520 millions deuros contre 37,3 millions en 2004 et à peine 25 millions lannée davant. Engrangé, pour lessentiel, par la vente de cinq avions de type Airbus dans le cadre du renouvellement de la flotte dAir Algérie, ce demi-milliard deuros a donné le sourire à Paris. Il a eu pour effet de «doper nos exportations vers le Maghreb», dit-on au ministère délégué au Commerce extérieur. Chapitre également en progression, les produits pharmaceutiques figurent au second rang des exportations françaises vers lAlgérie. Paris a vendu pour plus de 535 millions deuros de médicaments et de produits similaires. En 2004, la facture était légèrement supérieure à 498 millions deuros contre 444 millions en 2003.
Ce triple chiffre confirme combien lAlgérie reste lun des premiers clients français en la matière. Autre produit stratégique, les céréales viennent en quatrième position dans le panorama des exportations françaises vers lAlgérie. Entre blé et plantes industrielles, Alger a déboursé pour près de 319 millions deuros, en hausse de près de 32 millions deuros par rapport à lan dernier.
Le bilan du commerce extérieur bilatéral fait apparaître un élément au crédit de la production nationale. Il sagit de la baisse plus quimportante de la facture du lait et autres produits laitiers. De près de 112 millions deuros en 2003, elle est passée sous la barre des 83 millions en 2005 après sêtre établie à moins de 90 millions en 2004. En revanche, la facture du sucre - qui a sensiblement baissé depuis les années 1990 - sest établie à 68 millions deuros environ. Cest quasiment plus du double par rapport à 2004 (29,6 millions) contre 35 millions en 2003.
A rebours de la diversification française, les ventes algériennes sont composées quasiment dhydrocarbures. Sur les 3,68 milliards deuros encaissés par les banques algériennes, 3,29 milliards lont été au titre des livraisons de pétrole brut et de gaz naturel auxquels sajoutent près de 203 millions deuros en produits raffinés.
Une première dans les bilans de presse du commerce extérieur français, les services de Christine Lagarde ont communiqué la proportion des entreprises hexagonales qui exportent hors de lUnion européenne pour des volumes supérieurs à 100.000 euros. Sur les 89.200 sociétés recensées lan dernier, 11.300 ont fait des opérations commerciales avec lAlgérie. 91% dentre elles représentent le secteur de la PME-PMI, le reste se composant, à limage dAirbus industrie, de grandes entreprises du CAC 40, lindice boursier de Paris. En termes de volume, ces petite et moyenne entreprises ont participé pour 55% au montant des exportations françaises vers lAlgérie.
Posté Le : 11/02/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : S. Raouf, Correspondant A Paris
Source : www.quotidien-oran.com