Algérie

105 Palestiniens blessés dans des «heurts» nocturnes



Jets de pierre, rues incendiées, arrestations musclées: plus d'une centaine de personnes ont été blessées dans la nuit de jeudi à vendredi lors de heurts impliquant des juifs d'extrême-droite, des Palestiniens et des forces policières à El Qods. Le Croissant-Rouge palestinien a fait état d'au moins105 blessés, dont une vingtaine ont été transférés à l'hôpital, tandis que la police israélienne a ajouté avoir recensé 20 blessés dans ses rangs lors de ces affrontements, les plus violents de ces dernières années dans la Ville Sainte. Outre des arrestations en marge de manifestations contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au cours de l'année passée, les derniers grands heurts à El Qods remontent à août 2019, lorsque deux célébrations -l'Aïd al-Adha pour les musulmans et la fête juuive de Ticha Beav- avaient eu lieu en même temps dans la Vielle ville.
Des «heurts» entre
policiers israéliens et Palestiniens avaient alors fait une soixantaine de blessés sur l'esplanade des Mosquées, nommée Mont du Temple par les Juifs. Jeudi soir, les affrontements ont débuté en marge d'une manifestation du mouvement juif d'extrême-droite Lahava, un groupe agressivement hostile aux Palestiniens, qui s'était rassemblé à l'entrée de la Vieille ville. Cette manifestation était annoncée depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux. Afin, selon elle, de protéger «la liberté d'expression» et le «droit de manifester», et aussi d'éviter des affrontements entre militants d'extrême -droite et Palestiniens, la police israélienne avait déployé des centaines de policiers et la cavalerie.
Des Palestiniens, considérant ce rassemblement comme une provocation, ont tenu leur propre manifestation. Celle-ci s'est télescopée avec la sortie des fidèles de l'esplanade des Mosquées après la prière nocturne du ramadhan, mois de jeûne musulman. Des manifestants d'extrême droite ont crié «mort aux Arabes» et lancé des pierres. Les policiers ont tenté de disperser tous les manifestants en utilisant des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes ainsi qu'un canon à eau. «C'était comme une zone de guerre, c'était dangereux, c'est pourquoi j'ai quitté les lieux», a raconté un témoin palestinien. Après 22H00, la police et le Croissant-Rouge palestinien avaient fait état de quelques arrestations et blessés mais les heurts se sont poursuivis dans la nuit entre policiers et Palestiniens.
Des témoins ont partagé des images d'affrontements musclés, sur les réseaux sociaux. Des incidents avaient déjà éclaté mercredi à El Qods. Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux et par les médias locaux montraient des employés arabes travaillant dans des commerces du centre-ville et des journalistes être agressés violemment par des jeunes juifs criant «Mort aux Arabes». En réponse, 70 personnes ont été arrêtées mercredi et jeudi, et 64 d'entre elles ont vu leur garde à vue prolongée, selon la police israélienne.
Ces affrontements, en plein mois du jeûne du ramadhan, interviennent aussi au moment où des familles palestiniennes du quartier de Cheikh Jarrah, situé tout près de l'entrée de la Vieille ville à Jérusalem-Est, sont menacées d'expulsion par Israël. La Jordanie, qui a contrôlé pendant près de 20 ans El Qods-Est, avant sa prise et sa prétendue annexion par Israël en 1967, a tenté cette semaine d'empêcher ces expulsions en remettant aux Palestiniens des contrats attestant, selon Amman, du droit de ces familles à rester dans les maisons concernées.


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