101 milliards pour «sauver» l'environnement: Oran malade de ses zones industrielles

Les autorités locales viennent d'annoncer une vaste opération de réhabilitation des zones d'activité économique de la wilaya, devenues des sources de pollution de l'environnement, et en particulier celle de Hassi Ameur, considérée à juste titre comme la zone la plus polluée et polluante à Oran. Il est question, au total, de lancer des chantiers de rénovation de toute la voirie de seize (16) zones d'activité économique. La wilaya a ainsi mobilisé un budget consistant de 101 milliards de centimes pour ces travaux d'aménagement de la voirie. La zone de Hassi Ameur aura la part du lion avec 50 milliards de centimes qui seront consacrés à la réfection du réseau d'assainissement, au bitumage des artères et à l'installation de l'éclairage public. Le reste du budget (51 milliards) sera destiné à l'aménagement de six autres zones d'activité économique : Boufatis, Sidi Chahmi, Hassi Ben Okba, Oued Tlélat et Boutlélis. L'extension des 93 hectares de la zone industrielle de Hassi Ameur sera ainsi totalement aménagée pour en finir avec les rejets polluants. La Direction de l'environnement de la wilaya d'Oran avait constaté que de nombreuses unités industrielles de cette zone portaient atteinte à l'environnement. Des produits hautement toxiques sont déversés sans aucun traitement dans la nature. Les unités industrielles de Hassi Ameur n'ont aucun moyen approprié pour se débarrasser de leurs déchets toxiques. Les déchets sont soit jetés dans la nature, soit acheminées vers les décharges publiques, comme celle d'El-Kerma que des dizaines de personnes fouinent chaque jour, de fond en comble, le plus souvent à mains nues.

 L'année dernière, une douzaine d'entreprises avaient été fermées pour diverses infractions liées au déversement des rejets dans les conduites du réseau d'assainissement et le défaut d'autorisation d'exploitation.

 La réhabilitation des zones d'activité économique est en fait une priorité pour les autorités locales, qui s'apprêtent à lancer incessamment la deuxième phase de délocalisation des unités industrielles hors du tissu urbain de la ville. Les premiers résultats alarmants du recensement économique avaient révélé que près de la moitié des unités économiques et industrielles de la wilaya se trouvent à l'intérieur du tissu urbain. Sur 50.300 unités recensées, plus de 27.000 activent à Oran. Le plus préoccupant est qu'une grande partie des activités de ces unités industrielles sont nuisibles et polluantes. Les Oranais constatent une prolifération inquiétante des stations de lavage et des usines de détergents au milieu du tissu urbain. Des produits hautement toxiques (huiles industrielles, produits chimiques, acide de batterie…) sont déversés dans le réseau d'assainissement de la ville. Il existe plus de 2.000 stations de lavage qui activent légalement ou illégalement sur le territoire de la wilaya.

 La dernière campagne de contrôle des unités industrielles implantées à l'intérieur du tissu urbain avait permis aux contrôleurs de déceler de graves atteintes à l'environnement commises par les propriétaires de ces stations de lavage, notamment le déversement de produits nocifs dans le réseau d'assainissement et les eaux de la Sebkha.