101 détenus du Hirak graciés

Les mesures d'apaisement se multiplient depuis mardi. Hier, une grâce amnistiante a de nouveau été prononcée par le président de la République. Elle concerne cent une personnes incarcérées pour des activités liées au Hirak.Abla Chérif - Alger (Le Soir) - La nouvelle était dans l'air depuis un moment, depuis mardi plus précisément, journée durant laquelle a été annoncée la libération d'une soixantaine de personnes emprisonnées en juin dernier pour fraude durant l'examen du baccalauréat.
Dans un communiqué, le ministère de la Justice a fait savoir que les concernés étaient répartis à travers quinze wilayas du pays et qu'ils allaient retrouver leurs familles pour l'Aïd el-Adha.
La même source laissait entendre que d'autres mesures du même genre allaient suivre, sans toutefois préciser la qualité des prévenus qui bénéficieraient d'une nouvelle grâce amnistiante. Le suspense a été entretenu durant toute la journée d'hier, après la publication d'un nouveau texte par le ministère de la Justice annonçant des détails dans les heures suivantes. Ces détails sont venus en fin de journée.
Le chef de l'Etat a prononcé une nouvelle grâce amnistiante, elle concerne cent une personnes et toutes ont été incarcérées pour des activités liées au Hirak, à savoir « participation à des rassemblements interdits et troubles à l'ordre public ».
Le communiqué livre deux chiffres séparés, d'abord trente, puis soixante et onze personnes, puis précise que les chefs d'inculpation sont identiques pour toutes les personnes, avant de faire savoir que les libérations débuteraient à compter de mercredi soir.
Plusieurs sources affirmaient, hier, que d'autres mesures du même genre allaient encore suivre et qu'elles seraient une nouvelle fois prononcées à l'occasion de l'Aïd el-Adha. Difficile, cependant, de savoir si la grâce amnistiante devrait concerner d'autres détenus du Hirak. Selon la tradition, la grâce devrait également inévitablement concerner des détenus des droits communs incarcérés pour des délits mineurs.
Jusqu'à l'heure, la grâce amnistiante prononcée à l'occasion de la fête de l'Indépendance touche cent quatre-vingt-dix personnes. La première mesure a été prise il y a trois semaines : dix-huit personnes incarcérées pour avoir pris part à des rassemblements du Hirak ont été libérées. On ignore également si les personnes détenues dans des dossiers dits plus sensibles pourront, elles aussi, bénéficier des mesures d'apaisement en cours. Des noms comme Ali Ghediri et Noureddine Aït Hamouda sont en attente de procès pour des délits contestés par leurs avocats. Le premier lie sa situation au fait qu'il ait été candidat à l'élection présidentielle de 2019, alors que le second a été placé sous mandat de dépôt pour des propos tenus lors d'une émission télévisée consacrée à l'Emir Abdelkader.
Pour l'heure, et dans l'attente de plus d'informations sur la suite à donner aux mesures entreprises par le président de la République, les messages de soulagement exprimés par les familles se multiplient sur les réseaux sociaux. Beaucoup étaient à la recherche de noms des personnes appelées à quitter la prison dans la soirée, au moment où d'autres ont préféré se précipiter devant les portes des prisons...
A. C.