A l'unanimité, les enseignants qui ont pris part hier à l'assemblée organisée par le CNES à l'auditorium de l'université Hadj Lakhdar de Batna ont voté « oui » à la poursuite de la grève de 15 jours à laquelle avait appelé le syndicat.
Une adhésion faisant écho au suivi massif qui a caractérisé l'ensemble des départements constituant l'université qui, notons-le, abrite environ 60 000 étudiants et quelque 1700 enseignants. Un véritable exploit pour la section locale du CNES et un appui inespéré pour le mouvement national, sachant le retrait habituel des enseignants de Batna par rapport aux initiatives revendicatives du syndicat.Mabrouk Kheireddine, responsable local du CNES, avance que le taux de suivi avoisine les 100%, tout en soulignant que les cours qui ont eu lieu normalement ont été assurés par des enseignants externes intervenant dans le système LMD.Les enseignants qui ont pris la parole lors de l'assemblée ont été unanimes à décrire l'état de déliquescence de l'université ; ils ont abordé les problèmes d'ordre national en dénonçant de manière virulente les aberrations locales. L'un d'eux provoquera un déluge d'applaudissements en associant l'image de l'université actuelle à celle d'un centre de formation professionnelle.Pêle-mêle, les absurdités du système universitaire ont été passées en revue : clientélisme, volontarisme caractérisant la création du LMD, manipulation des organisations estudiantines pour neutraliser la corporation des enseignants, problème de logement et, bien entendu, la question des salaires, qualifiés de « salaires de la honte ». Plusieurs ont établi la comparaison avec les voisins tunisiens et marocains, selon eux, « logés à meilleure enseigne ». « Nous en avons marre d'attendre, nous voulons du concret », a lancé un participant. Le représentant du CNES a répondu en rappelant les promesses faites par le président de la République, ici même à Batna, lors de l'ouverture de l'année universitaire 2007 et la surprise qu'il avait annoncé pour les enseignants. Deux ans après, point de surprise.Mieux, le décret signé par Bouteflika concernant le régime indemnitaire n'est même pas entré en vigueur, ce qui fait dire à Mabrouk Kheireddine : « Je n'ai plus confiance en le Président. » C'était cela l'état d'esprit ayant caractérisé les grévistes de Batna qui, en adhérant au mouvement du CNES, se rebiffent et signent le premier pas d'une décantation qui pourrait faire beaucoup de bruit.
Ce qui fut cité en plus dans cette réunion du CNES c'est :
La plongée de l'université de Batna dans la déchéance depuis quelques années et notamment depuis l'annexion de la faculté des sciences islamiques et de ces responsables qui ont pris la direction des postes stratégiques faisant de l'université un plat de choix (voir les factures de restauration et celles des activités sportives et culturelles des 08 dernières années)qui n'a rien à voir avec l'enseignement et la compétence.
Le clanisme est à son top, la malfaçon caractérisée de toutes les nouvelles constructions, la gestion pédagogique dérisoire, l’abandon de l’éthique, la rétrogradation de l’université de Batna dans le classement mondial des universités, la mauvaise gestion financière (un ascenseur de huit personnes pour le rectorat de trois étages) une insulte ajoutée à la blessure.
L’utilisation des biens de l’université à des fins personnelles, et que les problèmes de l’université de Batna sont étouffes localement et les pires ennemis de l’université sont ses responsables locaux.
La complicité de la plupart des enseignants en cautionnant par le silence et l’intérêt personnel (stage de courte durée, poste de responsabilité bidon leur octroyant des heures supplémentaires, repas gratuit etc.). Et chacun ferme les yeux sur les dépassements de l’autre même en matière de charge horaire rarement respectée par l’un ou l’autre. Et on essaye de mettre cela sur le dos de ceux qui sont à des lieux de l’université alors que les saboteurs sont locaux. Allez voir se que deviennent les Universités de Oum el Bouaghi, de Biskra, de Tlemcen, de Sétif etc. comparées avec l’université de Batna il n’y à plus rien à comparaitre, ils s’élèvent, nous coulons par cupidité et le manque de patriotisme.
Koul bled be redjalha.
M. N - Enseignant - Batna
29/11/2009 - 4549
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Posté Le : 16/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nouri Nesrouche
Source : www.elwatan.com