Algérie

100 000 personnes en situation irrégulière en France



L?insoutenable vie des sans-papiers La vie est devenue insoutenable pour les sans-papiers en France. Interpellations non réglementaires, délits de faciès, discrimination et racisme, rien ne semble arrêter le ministre de l?Immigration et de l?Identité nationale, Brice Hortefeux, qui ne réfléchit qu?en termes de chiffres et non de vie humaine? 24 000. Paris. De notre bureau C?est le nombre de personnes en situation irrégulière « éloignées », selon la formule consacrée, cette année de France d?après les statistiques données par Brice Hortefeux, ministre français de l?Immigration et de l?Identité nationale. Ce dernier a reconnu mardi que ce chiffre est « en dessous des prévisions du départ qui prévoyaient de refouler hors de France 25 000 sans-papiers rien que la seule année 2006 ». Le ministre français a argué que « l?élection présidentielle de mai 2007 ainsi que l?intégration de la Roumanie et de la Bulgarie dans l?Europe ont quelque peu ralenti la machine à expulser ». Mais le ministère de l?Intérieur ne compte pas s?arrêter là. Bien au contraire, il prévoit d?expulser, en 2008, 26 000 nouveaux clandestins, avant d?atteindre 28 000 en 2010. Hier, lors d?une conférence de presse au palais de l?Elysée, Nicolas Sarkozy a redit sa « ferme volonté de mettre fin à l?immigration clandestine ». Tout en réitérant son soutien à son ministre de l?Immigration et de l?Identité nationale, il lui a demandé d?aller vite dans l?application de la politique des quotas. « Nous devons choisir les personnes qui doivent venir chez nous. Les autres pays le font. Pourquoi pas nous. » S?adressant à une journaliste, il lui a demandé « si elle acceptait que des gens rentrent dans sa maison sans aucune permission ». Par ailleurs, il s?est félicité du désir exprimé par les Premiers ministres italien et espagnol de vouloir « organiser des charters communs pour éloigner les indésirables ». Mais cette chasse aux sans-papiers semble inquiéter de plus en plus certaines associations et syndicats de la police nationale. Si les premiers dénoncent la « politique du chiffre », les seconds s?élèvent contre « des objectifs qui ne correspondent à aucune réalité sur le terrain ». Excès de zèle ou prime, selon le nombre d?arrestations de sans-papiers, les policiers ont multiplié ces derniers temps les contrôles d?identité dans les lieux publics, ce qui a accentué les comportements discriminatoires et encouragé les délits de faciès. Pour arriver à l?immigration zéro, l?Etat français veut se donner les moyens de sa politique. Augmentation du nombre des centres de rétention, création d?un fichier de personnes vivant en France d?une façon irrégulière, vérification systématique des papiers d?identité et du titre de séjour lors d?une embauche ou d?une inscription aux services sociaux, autant de difficultés qui ne font que resserrer davantage l?étau sur les clandestins étrangers. Alors que Sarkozy veut éloigner environ 100 000 personnes vivant clandestinement en France d?ici 2021, le ministre de l?Immigration a sermonné les préfets et les directeurs centraux de la police leur demandant de se « ressaisir, de ne pas relâcher les efforts » et de procéder à des interpellations massives. La pression va jusqu?à l?envoi de lettres de mise en garde aux fonctionnaires et au harcèlement moral de certains policiers. Beaucoup craignent de craquer ou de ne pas respecter la loi à cause de « l?impératif du chiffre ».


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