Algérie

100.000 balais commandés par le ministère de la Solidarité ne trouvent pas preneurs



Les travailleurs de l’ex-ENABROS indignés Une production qui passe de 4.000 balais par jour à une dizaine d’unités par mois, voilà qui résume la situation très critique dans laquelle s’enfonce, de plus en plus, l’Etablissement Public d’Insertion des Handicapés Visuels (Ex ENABROS) d’Oran.Cet établissement sous tutelle du ministère de la Solidarité nationale et de l’Emploi, regroupe environ 1.200 travailleurs dont plus de 90% de non-voyants, pour les 27 unités réparties à travers tout le territoire national. Ces travailleurs souffrent d’énormes difficultés et mettent en relief, par le biais de leurs représentants syndicaux, une multitude de revendications dont l’épineux problème du salaire de base qui stagnerait autour de 4.500 dinars, laissant deviner une situation socioéconomique pitoyable dans laquelle ils sont plongés. Ces non-voyants qui ne veulent pas d’aumône, bien au contraire, prévoient un Sit-in à Alger devant les locaux de la présidence, le 3 février prochain, au cas où leurs revendications, transmises lors de la réunion tenue le 5 janvier écoulée, ne sont pas prises en considération. Hormis la revendication salariale, et selon le secrétaire général du syndicat national des EPIH, M. Benarab Abdellah, une proposition concrète a été faite et qui concerne d’anciennes dispositions prises en faveur de cette catégorie de travailleurs handicapés, pour que l’achat de leurs produits soit assuré par certaines structures officielles comme par exemple, les 1.543 communes qui peuvent, à elles seules, prendre en charge les commandes comme cela se faisait, ce qui permettrait de faire tourner l’établissement en question et d’assurer, dignement, des salaires en fin de mois, au lieu d’octroyer une aide actuelle de 8 milliards de centimes, équivalente à 6 mois de salaires. A titre d’exemple, la commune d’Oran, à elle seule, assurait une commande de 400 millions de centimes par an. Une forme de soutien qui permet de faire travailler des non-voyants qui le disent si bien, «nous ne pouvons pas conduire, mais nous savons fabriquer des balais». Cette catégorie d’handicapés, tient à gagner dignement son salaire et ils le prouvent, pourvu qu’ils ne soient pas marginalisés. La grande déception de ces travailleurs handicapés visuellement, vient du bon de commande de 100.000 balais émanant, après annonce, du ministère de Djamel Ould Abbès, mais qui n’a pas été honorée. C’est d’ailleurs, ce que déplore le syndicaliste interlocuteur qui affirme que suite à ce bon de commande, toutes les unités ont été mises à contribution pour assurer une si importante commande. Un travail de nuit a, même, été installé, plus de 50.000 manches ont été achetés grâce à certains prélèvements d’ordre financiers, pensant que le tout sera récupéré, une fois le paiement de la commande serait effectué par les services payeurs dudit ministère. La déception de l’ensemble des travailleurs était indescriptible qui, après maintes relances, se sont aperçus que le milliard 400 millions de centimes n’a pas été honoré avec, en plus, 100.000 balais restés sur les bras dans les magasins généraux de l’établissement.   Zitouni M.


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