Algérie

10 nouveaux cas de sida depuis le début de l'année Des chiffres «aléatoires» selon le réseau ANAA



10 nouveaux cas de sida depuis le début de l'année Des chiffres «aléatoires» selon le réseau ANAA
Classée parmi les pays où le taux des personnes portant le VIH/sida est inférieur à 1% de la population générale, l'Algérie continue d'enregistrer une relative augmentation de nouvelles contaminations. Selon le laboratoire national de référence, seulement «62 nouveaux cas de séropositifs et 10 autres nouveaux cas de sida ont été officiellement notifiés durant les sept premiers mois de l'année en cours», a indiqué hier, le Dr Scander Soufi, coordinateur du Réseau algérien contre le sida Algerian Network Against Aids (ANAA)», lors d'une conférence de presse, organisée à Alger. Les chiffres annoncés par le conférencier ne semblent pas «réels», selon lui. «Ces chiffres sont aléatoires et restent loin de la réalité», a confirmé M. Soufi, ajoutant que «le nombre de personnes atteintes de cette épidémie depuis son apparition dans notre pays est à 6472 séropositifs et 1422 personnes en phase de sida». Intervenant lors de cette conférence, Ahcène Boufnissa, président e l'association Solidarité Aids, a fait savoir qu'«une centaine d'enfants (nourrissions jusqu'à l'âge de 16 ans) sont atteints de cette maladie au niveau de l'hôpital d'El Kettar (Alger)».Evoquant la question du dépistage, le coordinateur d'ANAA a indiqué qu'«il est important et nécessaire de dépister. Sachant que le dépistage reste volontaire et anonyme». Pour ce qui est des centres de dépistage, le même intervenant a souligné qu'il en existe «60 à l'échelle nationale, mais seulement plus de 10 sont opérationnels».
Dans ce cadre, le Dr Mohamed Guemama, venu de Tamanrasset, a précisé qu'«un centre de dépistage est mis en service dans sa wilaya, mais comme il n'y a pas de médecin, ce sont les infirmiers qui s'en occupent». Et d'ajouter : «Le citoyen ne vient pas consulter, car il a peur d'être dépisté par des infirmiers.»
Sur une question relative à la sexualité qui représente une forme de stigmatisation à l'égard du porteur du VIH/sida, pour Mouloud Salhi, membre du réseau, ce sujet reste tabou, et a insisté pour qu'il «soit d'actualité». S'agissant du rôle de la religion dans la sensibilisation et la lutte contre cette infection, le Dr Soufi a tenu à expliquer que «le discours religieux est important dans la lutte contre le sida, à condition qu'il soit basé sur des vérités scientifiques».
Pour lutter contre cette maladie qui n'est pas contagieuse mais transmissible, M. Soufi a lancé un appel aux différentes corporations des personnels de la santé afin de protéger les personnels des structures de santé, d'une part, et le droit aux soins aux personnes atteintes par le VIH/sida, d'autre part. «Nous lançons un appel aux professionnels de la santé pour qu'ils ouvrent un débat conduisant à des solutions concrètes», a-t-il dit. «Des cas de stigmatisation sont davantage enregistrés au niveau des structures de santé où les malades sont souvent confrontés à un refus de soins de la part des personnels de santé», a-t-il ajouté.


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