Algérie

10 jours after



S?ils pouvaient faire quelque chose, ils l?auraient déjà fait. » C?était Ali Tounsi, directeur de la DGSN qui lançait cette logique il y a un peu plus d?un mois. Ils l?ont finalement fait. Mais aujourd?hui, tout le monde est heureux 10 jours plus tard qu?il n?y ait pas eu d?autres attentats et que la campagne de terreur que chacun redoutait par la suite n?ait pas eu lieu. On peut se reposer un peu et faire le bilan des déclarations des 10 jours passés. D?abord Yazid Zerhouni, ministre de l?Intérieur, qui qualifiera les attentats du 11 avril de « manipulations ». De qui ? De quoi ? Puis, autre révélation, « ce n?est peut-être pas lié à des considérations politico-religieuses ». Des attentats ni politiques ni religieux ? Alors quoi ? Sportifs ? Culturels ? Liés à la disparition des gazelles ou des sachets noirs ? Puis arrive Abdelaziz Belkhadem qui avoue que « ce ne sont peut-être pas des kamikazes qui ont fait ça », achevant de semer la confusion dans la tête des gens déjà perturbés par les attentats. La cerise sur le gâteau est portée par le président Bouteflika lui-même, dimanche, et lance un étrange mot d?ordre : « Il faut que le peuple bouge. » Bouger ? Pour manger du rouget ? Envahir le Maroc ? Attaquer la Floride ? Tout le monde a marché mardi dernier, faut-il courir ? Peut-être. En tout état de cause, les dirigeants ne sont hélas pas seuls à pratiquer la légèreté de la parole et à parler par des codes que seuls les vents comprennent. L?opposition ou celle censée la représenter n?a guère fait mieux. Pour ne citer qu?une seule personnalité, Louisa Hanoune a tout simplement accusé les Américains d?avoir commandité les attentats d?Alger. Veut-on définitivement aliéner une population déjà très agitée et perturbée ? Probablement. Un pays de fous est plus facile à gérer. Quelques cachets et pilules subventionnés et le tour est joué.


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