Algérie

10% de la population souffrent de troubles mentaux



Les Algériens de plus en plus déprimés Les dépressifs et autres malades mentaux sont de plus en plus nombreux en Algérie... C’est le constat inquiétant fait hier par les spécialistes à l’occasion du congrès international de la psychiatrie, consacré à l’état des lieux dans le monde arabe qui s’est tenu à l’hôtel Aurassi. «La prévalence de la dépression augmente de façon alarmante toutes les dix années dans le monde et dans les pays arabes», ont mis en garde des psychiatres. S’agissant de l’Algérie, il ressort, en effet, que les maladies mentales ne cessent d’augmenter avec pas moins de 150.000 cas de schizophrénie enregistrés, d’après les recoupements hospitaliers. Ainsi, un Algérien sur dix souffre de traumatismes psychiatriques ou de dépression nerveuse. Un taux qui en dit long sur les souffrances des Algériens, induites par la décennie noire et les vicissitudes de la vie quotidienne. Bien que les psychiatres aient tenté de minimiser un peu le phénomène en précisant que «des progrès ont été réalisés», le constat global se passe de tout commentaire: «Beaucoup reste à faire.» Les carences se situent notamment au niveau de la formation de spécialistes, ont noté les nombreux praticiens. Dans cette veine, le docteur Moussaoui (Maroc) a estimé que les décideurs minimisent la santé mentale donnant, selon lui, plus d’importance à la santé physique telle la mortalité maternelle et infantile, le cancer et les maladies cardiovasculaires. «La santé mentale doit être au centre des préoccupations des politiques car une mère souffrant de troubles psychiques aura des conséquences très graves sur la santé de son enfant», a-t-il dit. Il a, en outre, appelé ses confrères à ne pas être «frileux» et voir les troubles mentaux comme «normaux», à l’instar des autres pathologies chroniques telles l’hypertension et le diabète. «On ne peut pas vivre 70 ans et ne pas faire de crise de panique, par exemple, au moins une fois dans sa vie», a-t-il estimé, préconisant de lutter «contre la stigmatisation des patients». «Il ne faut pas avoir peur de la psychiatrie», déclare de son côté le docteur K. Tebbane (Tunisie) plaidant, lui, pour la «spécialisation thématique de la recherche psychiatrique», en encourageant la création d’unités de recherche et en appelant à utiliser au mieux ce qui existe et éviter les dépenses inutiles. «A présent, il est impératif de transformer les connaissances acquises en santé mentale par les praticiens en compétences», a-t-il dit. Le professeur Kacha, président de la Société algérienne de psychiatrie, organisatrice de la rencontre, a insisté sur la création d’une direction de santé mentale au niveau politique (ministériel), «susceptible de booster la législation sur les droits de santé des malades et le développement de la spécialité».


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)