Algérie

10 ans de réclusion pour un pédophile


10 ans de réclusion pour un pédophile
Dos voûté et la tête baissée, l'accusé s'avance d'un pas rapide vers le prétoire. A un moment donné, il passe sa main sur son crâne dégarni rongé par un début de calvitie. Ses petits yeux de furet balaient furtivement la salle d'audience avant de les poser sur le président du tribunal criminel. A.B.Abdelkader, âgé de 57 ans, comparaissait le 11 février dernier pour répondre du principal chef d'accusation d'attentat à la pudeur sur mineur. Selon les faits consignés dans l'arrêt de renvoi, ce quinquagénaire a fait subir des sévices sexuels à huit garçonnets, dont l'âge varie entre 9 et 11 ans et ce, en l'espace de quatre mois. Pour satisfaire son besoin bestial, il usait d'un subterfuge en se faisant passer pour un professeur de musique.Généralement, il demandait à ses victimes de l'aider à porter ses instruments en contrepartie de l'enseignement d'une leçon. L'accusé disposait d'une masure aux abords de la bourgade de Cheklaoua dans la banlieue est d'Oran. Son lieu de prédilection était les alentours immédiats des établissements scolaires essaimés dans le faubourg de Petit Lac, à quelques encablures de ladite bourgade. Ses instruments de musique constituaient l'appât idéal contre les enfants rêvant de devenir un jour musicien. Dans un premier temps, il les invitait à chatouiller les cordes de sa guitare avant de leur demander s'ils étaient en mesure de lui donner un coup de main. Les résultats de l'enquête de la gendarmerie ont fait ressortir que l'accusé ligotait ses victimes avant d'abuser d'elles. La majorité ont été sodomisés. Seuls les parents d'un garçonnet, B.M., 11 ans, victime de ce pédophile invétéré, ont décidé de briser les tabous pour se présenter au procès. L'acte d'accusation faisait, en effet, état des déclarations de sept autres victimes qui, pour des raisons que l'on devine, étaient absentes à l'audience.Les rapports d'expertises médicales des huit enfants attestaient des violences sexuelles. « Vous avez écouté la lecture de l'arrêt de renvoi ' Qu'avez-vous à dire ' », interroge le président en le jaugeant. D'une voix fluette, l'accusé rétorque : « C'est une histoire montée de toutes pièces. Je suis innocent Monsieur le juge. » « Vous avez pourtant donné certains détails correspondants point par point aux déclarations des victimes. Ce sont vos propres aveux formulés devant le magistrat instructeur », fait remarquer le président. L'accusé balbutie : « Je souffre d'une maladie psychique, je ne me souviens pas ce que j'ai dit au juge d'instruction. » Le président appelle la victime, B.M., le garçonnet, à la barre. Escorté par son père, l'enfant s'approche du prétoire, l'air effarouché, en évitant de regarder en direction de l'accusé, qui avait rentré la tête dans ses épaules. « Est-ce bien lui ' », demande le magistrat au garçon. « Oui monsieur. Il m'a dit qu'il allait m'apprendre à jouer de la guitare. Quand il a terminé avec moi, il m'a remis 50 DA », répond-il après avoir frôlé du regard son bourreau. Le représentant du ministère public a requis une peine de 20 ans de réclusion criminelle après avoir mis en évidence ce qu'il a qualifié « d'horreur ». Au terme des délibérations, le tribunal criminel a condamné l'accusé à une peine de 10 années de réclusion.
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