10 ans de prison pour le cambriolage d'une villa

Le 18 août 2006, aux environs de 02 heures du matin, la Gendarmerie nationale de la cité Zouaghi devait intervenir, suite à un appel téléphonique, pour arrêter deux jeunes à l'intérieur d'une villa appartenant à G. Abdelmadjid, un cadre de l'université.

Selon l'arrêt de renvoi, lu hier par le greffier du tribunal criminel de Constantine, les deux accusés ont perpétré ce vol de nuit, par escalade, effraction et ont détérioré les biens d'autrui.

O. Saber, 25 ans, M. Fateh, 20 ans ont été entendus par les services de la Gendarmerie nationale.

Durant l'enquête, ils ont donné le nom d'un troisième complice, H. Amor, 32 ans. Présentés aux magistrats instructeurs du tribunal du Khroub, ils ont été inculpés et mis en détention pour « Association de malfaiteurs, de vol qualifié par escalade, par effraction et détérioration du bien d'autrui ». H. Amor a été mis sous contrôle judiciaire.

Hier, les trois accusés ont été entendus par le tribunal pour répondre aux accusations portées contre eux.

A la barre, chacun des deux principaux accusés a expliqué qu'« il était en état d'ébriété avancé, et qu'il ne savait pas ce qu'il faisait ». Tous deux affirment être entrés dans cette villa pour se laver uniquement sans plus. H. Amor dira qu'il n'a aucune relation avec les deux autres accusés. « Monsieur le président, je suis un sous-traitant d'Algérie Télécom. Je m'occupe des installations d'appareils téléphoniques.

Ma présence dans cette villa s'est faite en présence du contrôleur de la société. Mon nom a été avancé par G. Abdelmadjid en raison d'un malentendu familial avec lui ».

Rappelé pour éclairer plus amplement le tribunal, M. Fateh reconnut que « cette nuit du 18-08-2006, il se trouvait avec O. Saber et un cousin dans un café dans la ville du Khroub, puis se sont rendus dans un taxi clandestin à Aïn M'lila où ils ont pris des boissons alcoolisées. Au retour, ils ont payé le chauffeur avec des Euros. M. Fateh avait plusieurs billets de cette devise étrangère. Interrogé sur la provenance de cet argent, M. Fateh, finalement confondu, explique « qu'il les a eus lors de leur « passage » dans la villa de G. Abdelmadjid. Il y avait 8 000 Euros en tout. Le premier témoin, S. Abdelhafid, chef de service à Algérie Télécom, a confirmé que « H. Amor est effectivement un sous-traitant de la société. Il s'occupe de l'installation d'appareils téléphoniques sous son contrôle et en présence du propriétaire des lieux ». Le deuxième témoin, H. Abdelhafid, du service de la production à la même société, a donné sa version sur ces faits, indiquant que «H. Amor est agréé par notre société pour installer des appareils de téléphone ».

G. Abdelmadjid, la victime, a affirmé qu'il était absent cette nuit-là lorsque sa villa a été cambriolée. «En plus des devises, dit-il, des objets en or de sa femme ont été trouvés sur les deux jeunes pris la main dans le sac»,dira-t-il.

La partie civile a mis en exergue «les dangers qu'encourent les citoyens qui ne sont plus en sécurité et dans l'impossibilité de laisser leurs logements vides ».

Le procureur général s'interrogea « Que faisaient les accusés à 02 heures du matin, sinon voler ? Ils tentent aujourd'hui de nous faire croire qu'ils sont là par hasard », et requit 15 ans de prison ferme et 1 million de dinars d'amende. La défense de H. Amor a mis en évidence les témoignages honnêtes et positifs des deux responsables de Algérie Télécom qui disculpent son mandant.

Pour les avocats des deux autres accusés, O. Saber et M. Fateh, « ce ne sont que des jeunes qui n'avaient à aucun moment voulu voler. Ils se sont trouvés dans cette villa par hasard. Ils n'avaient rien planifié en ce sens ». Et de prier le tribunal d'accorder des circonstances atténuantes à leurs mandants. Les délibérations terminées, le jury condamne O. Saber et M. Fateh à 10 ans de prison ferme et prononce la relaxe pour H. Amor. Les deux coupables doivent rembourser 55 millions de centimes à la victime.