10 ans de prison pour l'accusé : Il collectait des fonds pour les terroristes

Le tribunal criminel de Constantine a jugé, hier, une affaire de terrorisme dans laquelle est impliqué C. El-Hassen, âgé de 55 ans, père de 7 enfants. Ce dernier, selon l'arrêt de renvoi, a rejoint le maquis, dans la région entre Mila et Skikda, en 1995. El-Hassen avait été contacté par un de ses cousins C. Amar, qui lui dira qu'il était recherché par les services de sécurité. D'après l'accusé, il n'avait aucune autre solution que de rejoindre le maquis.

Durant sa présence parmi les terroristes, il avait pour mission de collecter de l'argent, «sans utiliser la force ou la violence envers les citoyens». En 2007, alors qu'il était toujours recherché par les autorités judiciaires avec d'autres terroristes, C. El-Hassen a été condamné lui et son groupe, par contumace, à 20 ans de prison ferme. Lors d'un accrochage, avec les forces de l'ordre, El-Hassen a été blessé et arrêté.

Son fils, Abdelhamid, a été aussi inculpé pour avoir fourni de l'aide à un groupe terroriste la veille de l'Aïd El-Adha. Il avait contacté son père à qui il a remis un kilo de viande, un poulet et des boissons gazeuses. Le 24 juillet 2007, El-Hassen, un bras dans le plâtre, a comparu, avec son fils Abdelhamid. Ce dernier a été relaxé, par manque de preuves.

Son père a, lui, sollicité le report de son jugement. Hier, à la barre, il a déclaré, que «je me trouvais dans ce maquis car les services de l'ordre me cherchaient. Au maquis, malade, je n'étais chargé que d'une seule mission, celle de collecter de l'argent auprès des citoyens».

Le président le questionnera alors «tu étais chargé de ramasser de l'argent, de quelle manière ? Vous étiez armés, vous terrorisiez les citoyens de nuit. Vous utilisiez des armes. Que pouvait faire un malheureux fellah devant vos menaces ? Avant tu étais un peureux, et pour te redonner du courage, tu as rejoins ceux qui n'avaient d'autres buts que de semer la mort, la terreur en utilisant la force. Quel était ton but, avec ce groupe ?»

Poursuivant ses remarques, le président lui a fait constater que malgré son état de santé, son séjour avec eux a duré 10 ans. «Aujourd'hui, cet Etat que vous combattiez s'occupe de vous». L'accusé rétorque qu'il voulait se rendre, mais qu'il ignorait les différentes démarches et les appels de l'Etat. El-Hassen précise qu'il n'a jamais entendu parler de la réconciliation nationale. Dans son réquisitoire, le procureur général a relaté les différentes activités de cet accusé depuis 1995 jusqu'à son arrestation en 2007. «Son organisation a toujours rejeté les différents appels de l'Etat. Ce groupe est sanguinaire, sans pitié. Il activait sur l'axe Mila - Skikda. Les citoyens étaient contraints de verser de l'argent sous la menace d'armes à feu», a lancé le représentant du ministère public avant de requérir 20 ans de prison. La défense a indiqué «que son mandant avait été forcé de rejoindre le maquis par son cousin C. Amar. Et pria le jury d'être clément et d'accorder des circonstances atténuantes à son client». Au retour des délibérations, le tribunal a condamné, C. El-Hassen à 10 ans de prison ferme. L'accusé n'a pas bénéficié des circonstances atténuantes.